i. jules et elle rigolent dans le jardin/partagent un bisous/elle se sent bien
w h a t ?
( don't ever tame your demons )
La mère ricane presque à la question de la gamine. Elle voit bien Alix qu'elle l'ennuie, mais la gamine s'en fout, elle a jamais été connue pour sa patience, ni pour son tacte. Elle veut savoir, elle veut comprendre.
"Mais je ne comprends pas Mère, je ne comprends pas ce que nous avons fait de mal." Alix est sincère. Franche, trop honnête. Elle ne comprend pas le mal dans ses actions, les regards noirs de la matriarche, comme la punition qui planait au-dessus de leurs têtes. Ca faisait bien des années qu'elle posait ses lèvres sur celles de son frère, et jamais personne n'avait réagi. Alors pourquoi maintenant? Pourquoi maintenant alors qu'ils s'aimaient, alors qu'ils étaient inévitablement des moitiés?
"Parce que Alix. Ce n'est pas normal, c'est même contre-nature."Alix grimace. Qu'est-ce que ça veut dire contre-nature? Elle est têtue, elle lâchera pas facilement le morceau et la mère le sait. Alors la matriarche se contente d'un geste lasse de disposer de sa fille. Mais Alix fait mine de ne pas comprendre et plantée sur ses deux jambes elle regarde l'ange maternel.
"Pourquoi?"Elle marque une pause et penche la tête curieusement.
"Je ne comprends toujours pas. Je l'aime Jules, et il m'aime aussi, c'est rien d'interdit."Sa mère lève les yeux au ciel. Elle ne comprend pas, elle ne comprend pas comment elle n'a pas pu voir ces gestes, cette tendresse ambigüe entre ses enfants. Elle regrette amèrement de ne pas avoir vue avant, de ne pas avoir pu agir plus tôt. Mais elle s'en fout Alix. Elle s'en fout.
Elle veut juste comprendre.
Elle veut savoir.
Mais elle ne saura pas. Elle ne comprendra jamais, elle sait que c'est mal, mais le déni, le déni revient toujours pour la rattraper et l'empêcher d'accepter la réalité, la vérité.
"Je refuse que notre famille soit victime de ces rumeurs."Alix hausse les épaules. Elle s'en fiche du reste, elle s'en fout des rumeurs. Elle veut juste Jules. Elle le veut pour elle et elle seule, personne n'a le droit de lui arracher ce désir, ce besoin constant. Parce que ça fait une semaine, une semaine qu'ils n'ont pas le droit de se voir, qu'ils n'ont pas le droit de se murmurer des bêtises dans l'oreille, de se tenir les mains, de jouer à des jeux d'idiots, de rire, de s'aimer. Simplement. Purement. Naïvement. Parce que c'était de l'amour, simple, pur, brut. Mais personne, personne ne voulait comprendre. Pourquoi? Pourquoi personne ne voulait comprendre? C'était pourtant si simple, si beau, si innocent, si naïf. Jules c'était sa moitié. L'âme-soeur, le coeur qui bat à l'unisson, le palpitant qui s'emballe, le palpitant qui s'essouffle quand l'autre n'est pas là.
"Je m'en fous des autres."Franche, trop franche. Maman, maman a toujours tort. Maman elle comprend jamais rien. Maman elle est peut-être bête. Maman elle a sûrement raison, mais non, elle a toujours tort. Alors la mère s'approche, elle attrape sa gamine par les épaules et pose ses yeux froids dans la chaleur des iris de sa fille.
"Si je vous revois, si je vous attrape une seconde fois, Jules ira à Beauxbâtons et toi à Durmstrang, plus jamais, plus jamais vous n'aurez l'occasion de n'être que tous les deux. Compris?"La gamine a envie de mordre le nez de sa mère. De lui faire mal, parce qu'elle lui envoie des dagues en plein coeur. Mais elle se contente de hausser des épaules, elle sait pas, elle sait pas si elle a envie d'écouter, si elle a envie de comprendre la menace. Alors elle se lève tout simplement.
"D'accord."Fais pas ci, fais pas ça.
Mais Alix n'écoute jamais. Insolente, insolente gamine qui n'en fait qu'à sa tête. Elle laissera pas sa moitié, pas maintenant, ni jamais. Jules c'était le sien et personne pouvait lui arracher sa propriété.
g r y f f i n d o r
( lion's heart )
La foule s'avance.
Les coeurs se démontent à la volé.
Ils veulent tous voir.
Ils veulent tous savoir.
La gamine rit aux éclats, elle regarde Jules, elle regarde le monde, elle regarde la vie, et elle est heureuse, elle est bien.
Elle s'est pas sentie comme ça depuis longtemps. Heureuse. Libre. Epiée par personne, par quiconque. C'est elle, juste elle, avec Jules, tout ce dont elle a besoin.
Elle pense à maman Alix, elle pense à ses yeux accusateurs, à ses interdictions, intérieurement elle lui tire la langue et attraperait bien la main de son frère, mais elle se retient. Elle veut avoir l'air d'une grande, pas d'une gamine abrutie.
Droite, menton levé, elle observe. Elle voit une gamine qui se ronge les ongles, l'autre qui chuchote quelque chose à l'oreille de son voisin. Elle a envie de chuchoter à l'oreille de son frère, mais elle évite, parce qu'elle veut quand même entendre.
Alix elle se voit à serdaigle, elle se voit parmi les aigles, voler parmi les érudits et les gagnants. Elle méprise le reste. Elle veut aller à Serdaigle.
"Alix Rosier." Son coeur manque un battement. Elle se rappelle de l'insistance de sa mère qui lui disait bien aggressivement qu'elle ne devait pas la décevoir. Mais la décevoir ça voulait dire quoi justement? Terminer chez les lions, les vipères, les blaireaux ou les aigles? Elle se penche quelques secondes sur la question et oublie rapidement les maux qui entravent sa gorge. Elle s'asseoit et elle attend.
"Tu m'as l'air sûre de ton choix Alix."Elle entend les mots sortir de l'étrange chapeau, et ferme les yeux le court d'un instant. Parce qu'elle a l'entière conviction qu'elle terminera chez les aigles. Elle est maligne après tout, elle sait mener son monde, elle sait ce qu'elle veut. Mais le choixpeau hésite, il fait des bruits bizarres, des bruits qui l'agaçent. Alix s'impatient. Parce que c'est une gamine impatiente, qui veut avant de pouvoir avoir.
"Serdaigle.. hm je ne crois pas."Puis son monde s'écroule. C'est compliqué de masquer la déception quand elle est muée sur son visage. Alors elle lève les yeux, elle regarde son frère, elle regarde Jules, sa moitié. Elle attend peut-être une réponse, un coup d'oeil, et finalement en le voyant, elle se calme. Elle délie ses mains et elle attend. Parce que Jules il ira là où elle va. Oui.
"Gryffondor!"Elle se lève, mais elle comprend pas forcément ce qu'on vient de lui dire. Alors que les acclamations explosent, alors que les gens se lèvent et l'attendent, elle marche définitivement pas droit. Alors qu'elle s'asseoit, elle grimace, elle regarde la silhouette de son frère qui s'avance vers le tabouret, vers la potence.
S'ils ne sont pas ensemble, alors aucune raison de rester.Elle entend rien, pourtant elle penche exagérement la tête, elle se comporte comme une souillon et pas comme une lady. Pourtant elle veut écouter, elle veut savoir, elle veut connaître.
"Serpentard!" Le regard noir, presque vide, elle voit Jules se diriger vers l'autre table, à l'opposé de la sienne. Parce que maintenant, ils sont officiellement des contraires. Elle voudrait lui crier qu'ils se reverront bientôt, qu'elle pourra encore se glisser dans son lit le soir.
Mais elle sait.
Et il sait.
Que jamais plus à Poudlard, ils ne pourraient se serrer tard le soir.
s l a y
( bang bang )
Elles se tiennent la main. Elles sautillent dans les couloirs comme deux gamines naïves. Parce qu'elles sont comme les deux doigts de la main. Une meilleure amie, une grande alliée. Malicia. Sa seconde moitié. Si elle pense oublier Jules, il est pourtant là, toujours présent.
Trop présent.
Elles courent dans les couloirs pour observer, regarder, chercher des yeux ce qui ne va pas ou pourrait être changer. Parce que Alix se croit défendatrice des minorités, elle se croit combattante et chevaleresque quand elle vient sauver des premières année. Elle a l'impression d'être utile alors qu'on lui répète constamment qu'elle ne l'est pas. Femme, femme, femme. Elle regrette presque d'être née comme ça.
"De toute façon quand on sera marié elle n'aura qu'à me baiser les pieds; Ca sert à ça une femme."Boum. Elle s'arrête violemment. Malicia lui rentre dedans et interloquée lui demande par une simple regard ce qui ne va pas. Alix n'hésite pas, elle se tourne vers le garçon et crache déjà son venin.
"Redis ça pour voir."Elle le fusille du regard et lui montre clairement ses poings égratignés. Sauveuse de pacotille, elle aime pourtant l'effet que ça lui fait et l'effet qu'elle a sur les autres. Elle fait pas peur, elle est juste parfois un peu trop impressionnante. Parce que Alix est sûre d'elle, elle a confiance, elle croit savoir comprendre ses actes, ses pensées, ses idéaux, ces mécaniques du coeur qui s'entrechoques. Elle sait qu'aimer sa moitié c'est mal, elle sait qu'elle ne devrait pas; Alors Alix se braque. Elle pense à autre chose, fait passer des mauvais quart d'heure pour oublier les siens.
"Et si je refuse? Tu vas me taper?"Malicia s'impatiente, mais un sourire se mue sur ses lèvres.
"Un devin. C'est un devin."Elle s'approche de la proie, du mécréant, se retrouve à quelques centimètres de son visage alors que le garçon recule un peu. Il a peut-être pas l'habitude qu'une fille s'approche de si près, qu'une fille défende ce qui n'est pas à elle à défendre. Pourtant Alix le fait quand même, parce qu'Alix elle sait si bien mettre mal à l'aise, puis elle aime ça, elle aime être détestée, elle aime être crainte.
"Les femmes sont nées pour servir les hommes. C'est un fait."Alix sourit. Il est bête. C'est un abruti. Elle sent Malicia en position de chien de faïence, parce qu'elle est comme elle, elle veut défendre, elle veut s'évader du rôle de simple femme, elle veut arrêter ce combat, ce débat qui devrait déjà être clos.
"Tu veux connaître un autre fait prouvé? Mon poing contre ta figure: ça va faire mal."e n g a g e d
( rebellion )
Le vase se brise. La goutte qui fait déborder le vase. Elle a envie de gueuler, de crier, de taper contre les murs, de donner un coup de pied au canapé laid dans le grand salon. Elle a envie de se jeter contre sa mère, lui tordre les tripes et gifler son visage froid, glacial, trop impersonnel. Mais pour le moment elle se contente de briser le vase posé sur la table. Mouvement de rage, haine incomparable;
"Je ne vais pas l'épouser. C'est un idiot."La mère rit, elle rit parce qu'elle jubile de ce spectacle. Alix trop effrontée. Alix trop peur correcte. Alix qui fait n'importe quoi. Alix qui se comporte comme la dernière des Impures. Alix qui n'écoute pas. Alix l'insolente. Elle espère lui clouer le bec, fermer cette bouche trop affranchie et coudre sa langue à son palais. Sa fille finalement fiancée, fiancée à l'homme qu'elle méprise tant. Elle rit la mère, parce qu'elle se délecte du visage noir et rancunier de sa tendre fille.
"Tu n'as pas réellement le choix Alix."Elle lève ses yeux de son journal, alors qu'elle voit la furie s'approcher et lui arracher des mains. Elle en fait quelques morceaux, une charpie de confettis qu'elle jette volontairement sur le visage inexpressif de la mère.
"J'ai le choix; Tu veux donc me condamner à une vie misérable c'est ça?"Elle pose ses mains sur ses hanches et d'un regard impatient, défie sa mère, la matriarche qui ne lui fait plus peur.
"Tu voulais ça depuis le début de toute façon."Elle fusille sa mère du regard, alors qu'elle tape du pied. Impatiente; Impulsive. Un lionne défendant sa propriété, son corps, sa vertue, sa dignité. Mais ce n'est qu'une femme, qu'une simple femme, courbant l'échine face aux Grands, face aux hommes. Elle le cracherait bien tous à la figure, à commencer par son frère, par sa moitié, son sang. Elle voudrait pouvoir se délier les mains, elle voudrait pouvoir partir, s'enfuir. Mais quelque chose, un quelqu'un la retient. Et ça, ça ça la frustre. Parce que Alix hait son frère, mais c'est la raison pour laquelle elle n'arrive pas à partir, elle n'arrive pas à s'enfuir.
"Peut-être que ce garçon t'aidera à.. calmer tes ardeurs."Alix tape la table et le regrette immédiatement. Son pied la lance, et son regard s'embrume de larmes. Pas à cause de la douleur, mais à cause du poids de ces fiançailles, de cette chose qu'elle voulait inévitablement éviter. Mais éviter était peut-être trop demander. Elle voudrait voir son père, lui demander pourquoi, pourquoi il la condamne à détester. Parce que finalement Alix elle est seule, elle n'a plus personne. Son frère qu'elle aime, comme elle hait. Des parents absents ou omnubilés par les apparences. Et ce statut d'indigne femme qui plane sur sa tête, qui l'empêche de bouger, de crier, de dire non. Parce que dieu.
Elle a envie de dire non.
Envoyer valser le monde, la terre entière.
Non.
"Tu crois que je te fais honte? Que je fais honte à la famille? S'il faut que je visite le plumard de chaque crasseux de Londres pour briser ces fiançailles, crois-moi que je suis prête à le faire. La vertue de ta pauvre fille envolée, complètement brisée."L'ange ou le diable maternel se lève vivement et sans prévenir colle sa main contre la joue de sa fille. Une gifle qui claque. Qui résonne, qui fait écho dans le manoir tel un rappel sanglant. La mère et la fille, même chair, même sang qui ne s'entendront jamais, qui s'aiment, comme se détestent. Choquée, bouche-bée, Alix ne dit rien. Elle observe la matriarche essoufflée, et voudrait lui rendre, ô oui, elle voudrait lui rendre la rage, la colère, la violence, le peu de fierté qui lui reste. Mais elle tient bon, elle abat ses instincts impulsifs, et se tait. Pour la première fois Alix se tait. Elle se tait, alors qu'elle veut crier.
vi. discussion avec maman/déception
vii. veut le trône/décision de faire couler tout le monde
viii. coup de tête balayette à philip
ix. jules/faiblesse/décision que la couronne est plus importante
x. malicia la poignarde dans le dos