In order to understand,
I destroyed myself

Vagabondage nocturne. Les femmes grondent de son départ, d’une famille qui le voudrait cloitré entre les murs du manoir. Ricanement. Un manoir ? Une bâtisse à la gueule branlante. Des sortilèges pour maintenir l’illusion. Des pierres à demi déchaussées, une toiture laissant s’infiltrer l’eau par endroit, les sceaux qu’on dispose. Du mensonge à tous les étages. Et les invités sont conviés dans l’unique pièce qu’ils ont choisi d’entretenir au maximum. Les apparences. Crachats contre la misère de sa famille. Guernica s’évade à la nuit, s’enroule dans une cape, la dernière qu’on lui ait offerte. Un nom dissipé entre les draps et les soupirs. Il quémande des présents auprès des acheteurs, se fait sournois demandant les parures de rois. Vogue la gueule d’ange parmi les passants, valse l’enfant pureté entre les crasseux londoniens. Il ne traine pas à la société des adorables, des mordorées de luxe. Il va en bas, descend quelques cercles et se retrouve à la fange de leurs vices. Ici se trouvent ses plaisirs, ici se regroupent ses envies macabres. D’un clochard dans lequel il donne un coup de pied, le voit s’effondrer, courir après la bouteille qui roule et s’éclate plus loin. Sale mioche ! Mains aux poches, il sifflote de la soirée à venir. Des petits sœurs confinées à la maison, et d’autres en train de ployer la couenne pour des époux malheureux. Guernica se moque de leur sort, les laisses chouiner de mauvais traitements. Et son épouse ? Il crache sur son nom, sur ce qu’elle représente. Aucune envie de la connaître. Son prénom oublié aux méandres de sa mémoire ambrée d’alcool. La destination est une inconnue. Il avance jusqu’à trouver des visages intéressants. Des parures surtout. C’est ce qu’il voit, ce qu’il aime. Raclure adorant se noyer dans l’or. Maigres gallions à ses poches, assez pour se payer à boire et espérer qu’on lui offre plus. Taverne de l’Allée des Embrumes. Ça gigote de vies à l’intérieur, ça s’esclaffe, ça lève sa pinte à des jours meilleurs. Il se faufile entre tous. Corps malingres parmi les colosses. Un verre commandé. Avalé. La gorge dégommée. Alcool qu’il ne digère toujours pas. Le vice du père. Le gamin qui tente de faire de même et crache. Le corps se retourne, s’adosse contre le bar. Des regards qu’il jette à la foule, se cherche un compagnon, quelqu’un, n’importe quoi d’humain et vivant. Sa gueule est connue dans le monde d’en bas. Là-haut certainement. Mais ils parlent moins. Plutôt se taire que de subir la hargne de Bulstrode. Ça joue de sa bouille de sale mioche. Ça discute et le voilà presque embarqué pour la nuit. Main sur l’épaule. Dispute des alphas. « Désolé, fallait être plus rapide » La poigne se fait plus forte, écrase les os malades. Il se retourne, lève la tête, observe. Sourire d’un diablotin. « Si tu offres le double, je veux bien te suivre… » L’argent, et l’argent. Rien d’autre qui ne compte. Quoique. Flint est autre, pas juste un sac de gallions sans visage. « Ça fait longtemps, j’avais fini par croire que tu étais redevenu fidèle » Cabot méritant des baffes. Épaule qu’il tente de dégager de la poigne, perdu. « Vous pouvez vous battre, je compte les points »