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Chaque fois qu'elle posait son regard dénué d'émotion sur Hélios Yaxley, son coeur lui montait le bord des lèvres. Autrefois, lorsqu'elle était une jeune gamine de cinq ans, elle l'adorait ce garçon de dix ans son aîné. Il était gentil avec elle et tout ça, mais aujourd'hui, elle n'était plus une petite fille et lui, clairement, n'était plus le garçon de quinze ans qu'elle avait si longtemps idéalisé. Aujourd'hui, c'était le repas officiel des fiançailles. Fiona était assise entre son père et sa mère, même chose en face d'elle pour Hélios. Ça devait être gênant pour lui, au fond ; trente-et-un ans, même pas encore fiancé. Habituellement, ils connaissaient tous leur paring relativement tôt. Fiona songea un instant que peut-être était-il au courant depuis toujours qu'elle était sa promise et que dans cette histoire, c'était elle le dindon de la farce. Fiona soupira en prenant la dernière bouchée, écoutant d'une oreille distraite la conversation qu'avait les deux hommes de famille. « Ça sera un mariage somptueux, je n'ai aucune crainte à ce sujet. Nous avons engagés le meilleur organisateur, oui, le même que les Rosier !  » Le nom des Rosier fit grincé les dents la jeune Flint, elle avait toujours ce goût amer d'avoir été déclassé par Auriane Rosier, en septième année, pour le poste de préfète-en-chet. « Je ne veux pas d'eux à mon mariage. » Répliqua séchement Fiona. « Voyons, ma petite, toute la crème de la crème sera là. L'union de notre dernière fille célibataire au premier né des Yaxley, cela se fête. » Sa mère ricana, Fiona lui lança un faux-regard moqueur. Fiona tourna son attention en direction de son futur époux. « Mon chéri, et si nous allions faire plus ample connaissance, loin des regards et des oreilles de nos chaperons. » La blonde décrocha son petit sourire charmeur. « N'ayez crainte, nous serons sages, n'est-ce pas, Hélios ? Vous n'oseriez pas saboté la tradition du premier baiser au mariage ? C'est si important pour moi. » Son mensonge paraissait si naturel, avant même d'obtenir une réponse elle se leva de table et invita son fiancé à la suivre.

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Il est un monde dans lequel Helios aimerait se réfugier. Un univers parallèle suspendu dans le temps, sorti tout droit de ses songes, où il offre sa main à sa muse véritable. En somme, une réalité qui n’existe pas. Même dans ses visions les plus improbables, il n’a jamais vu le bonheur danser sur ses lèvres. La béatitude amoureuse est un concept qui n’existe pas pour les familles telles que la sienne. Les enjeux du sang sont aveugles, et détruisent tout sentiment sur leur passage. La sorcière qui lui a été confié pour le restant de ses jours n’est pas Phaedre Malfoy. Elle n’en a pas sa grâce princière, ni ce sourire coquin qui fait chavirer son coeur. Mais assis à la tablée des Flint, le médicomage ne laisse transparaitre ni son malaise ni ses plus intimes désirs. L’ainé des Yaxley garde la prestance qui caractérise sa famille. Une posture royale pour des érudits réfléchis et calculateurs. Son sourire confiant dissimule la terreur qui l’habite. Il n’a pas encore prononcé ses voeux et déjà il se sent oppressé. Helios n’est pas dupe, il sait bien que son mariage avec la cadette des Flint n’est qu’un coup stratégique. On a attendu toutes ces années pour mêler la finesse des siens aux faiseurs de rois que représentent la famille de Fiona. Il laisse paraître un rictus au moment où son père annonce la liste des invités. Toute l’Angleterre sorcière assistera à l’union du chercheur et de l’enfant. Il ne dit pas un mot tandis que ses iris émeraude scrutent avec attention sa bouche en forme de coeur et ses longs cheveux d’or. Elle n’est pas vilaine, mais sa jeunesse est insupportable. Muré dans un silence que d’autres considèreraient comme une forme de respect, il songe à leur descendance tant attendue. L’âge de la demoiselle leur permettra au moins de retarder la conception d’un fils d’une quinzaine d’années. Quinze ans pour apprendre à se connaitre et tolérer le triste sort qui leur est infligé. Pauvre petite chose, pense-t-il. Que connait-elle à l’amour, aux passions enivrantes qu’il a eu la chance de ressentir à plusieurs reprises ? S’il doit faire d’elle une femme, il espère au moins qu’elle n’est pas idiote. Les mots qu’elle emploie avec tant de légèreté transpercent son coeur. Chéri, l’a-t-elle seulement déjà employé avec un autre ? La seule mention de leur premier baiser provoque en lui un frémissement, tandis que son vouvoiement lui écorche l'âme. Il lance un hochement de tête respectueux à sa belle famille avant de la suivre à l’extérieur de la bâtisse. « Je suis terriblement désolé de cette nouvelle. » Tranquillement, il allume une cigarette avant d’examiner de nouveau sa fiancée. « Parle-moi donc de toi. Quelles sont tes ambitions ? Je crois savoir que tu travailles au ministère. » Il lui lance un sourire sincère mais sans grande conviction. Il a le sentiment d’avoir face à lui une soeur. « J’espère que tu ne t’attends pas à ce que nous ayons un enfant dans les dix prochaines années. Si nous sommes voués à vivre l'un avec l'autre, autant rendre cela agréable. » Contrairement à d’autres, Helios n’est ni violent ni particulièrement menaçant. Il est doté d’une autorité naturelle qui fait de lui un chercheur et un ainé respecté. Il a pourtant des attentes concernant leur mariage, tout comme apprendre à la connaitre davantage.

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Dans un geste gracieux, elle détâcha sa fidèle queue de cheval, faisant retombée ses longs cheveux dorés en cascade dans son dos. La jeunesse de vingt-et-un ans semblait si sereine, si sage, si docile. Terriblement loin de la triste réalité dans laquelle est plongée la cadette des faiseurs de rois. Une colère dévorante grandissait dans son coeur, jour après jour. Une jalousie maladive, un besoin vibrant de compétition. Fiona visait le numéro un, rien de moins. Lorsque l'échec survenait, elle ne savait pas comment réagir, sauf par un désir ardant de vengeance, d'être encore meilleure. Fiona Flint ne voulait plus être simplement une faiseuse de roi, elle voulait être une reine. « Je suis terriblement désolé de cette nouvelle. » Les mots de son fiancé la sortit de ses idées de grandeur, lui remettant les pieds sur terre. La serdaigle tourna la tête en direction du garçon à qui elle devrait dire oui, probablement dans la prochaine année. « Je n'ai jamais eu le choix, autant faire avec. » L'amour, aux yeux de Fiona, n'à jamais trouver son chemin jusqu'à son coeur. La petite dernière de la famille avait abdiquer, ne s'abandonnant jamais aux rêveries du prince charmant. Cette situation, elle l'avait attendue toute sa vie. Ceci dit, maintenant qu'elle y était, ce n'était pas une raison de faire sa faible. « Parle-moi donc de toi. Quelles sont tes ambitions ? Je crois savoir que tu travailles au ministère. » Un sourire naissant apparu sur son visage. S'il existait bien un sujet ayant le pouvoir d'allumer la fibre en elle, c'était bien celui de ses aspirations. « Tu es bien renseigné. » Devant ses parents et ses futurs beaux-parents, elle usait de la plus fine politesse, mais il fallait bien mal connaître la dernière des Flint pour croire qu'elle continuerait son numéro de charme public dans l'intimité. Cet homme deviendrait son époux, il allait devoir la connaître comme le fond de sa poche. Il découvrirait très certainement une facette de sa fiancée qu'il ne pensait pas qu'elle aurait. « Présentement, je suis une simple stagiaire au département de coopération magique, dans une période évaluée à dix ans, j'aspire au poste de directrice du département. Mon vieux finira bien par crevé ou prendre sa démission. Je serais là, toute disposée à prendre la relève en bonne Flint. À long terme, je serais la première femme ministre du ministère de la magie. » Son rêve, son plus grand rêve, celui d'une carrière. « J’espère que tu ne t’attends pas à ce que nous ayons un enfant dans les dix prochaines années. Si nous sommes voués à vivre l'un avec l'autre, autant rendre cela agréable. » Fiona se referma comme une huître. Elle avança en ligne droite, ce qu'elle s'apprêtait à lui dire allait certainement ébranlé le matcho en lui. « Si j'ai le temps de porté un enfant, nous en rediscuterons, pour l'heure, ce n'est pas dans mes projets de vie. Je ne laisserais rien ni personne se mettre entre moi et le siège de ministre. » Toute sa vie, elle y avait rêvée, elle n'allait certainement pas y renoncer, pas pour un enfant qui naîtra dans une famille sans amour.

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Il l’observe relâcher ses cheveux silencieusement, insensible à sa beauté pourtant évidente. La petite fille à qui il tenait jadis compagnie a grandi, mais demeure à mille lieux de ses désirs d’homme. La moue boudeuse qui pend à ses lèvres crève l’oeil : Fiona n’est encore qu’une enfant. Une gamine que le médicomage est voué à épouser, pour le meilleur et surtout pour le pire. Portant une cigarette à ses lèvres, il laisse un nuage de fumée blanche s’évanouir dans l’air. Maigre réconfort face à la situation qui ne lui plaît guère. La notion de devoir liée au manque de choix résonne en lui et l’écoeure. Il ne laisse pourtant que paraître que son légendaire calme olympien. Helios a pour habitude de rester immobile dans l’oeil de la tempête. Il a connu des peines bien plus grandes que son mariage avec la jeune Flint. Leur conversation suit son cours, il apprend tranquillement à la connaître. Sa question ne tombe pas dans l'oreille d’un sourd. La lueur au fond de son regard opalescent laisse entendre que la sorcière se soucie de sa carrière, un fait important pour lui qui s’intéresse plus aux micro-organismes et à la santé du monde magique qu’aux questions de descendance. Son laboratoire au ministère est pour lui une seconde demeure. Un lieu essentiel à son bien être général. « C'est une ambition intéressante. » commente-t-il. « Comment compte-tu y arriver ? Je veux dire, mis à part attendre sagement ton tour ? » La question est inquisitrice, mais pas intimidante. Il ne se perçoit pas comme une menace pour sa fiancée, mais plutôt un appui. Il ne souhaite pas réprimer ses ambitions, mais plutôt les laisser fleurir. On lui promet une femme d'esprit, il espère au moins qu'elle soit à la hauteur de ses paroles. Il est curieux de savoir si Fiona est une de ces sorcieres aux ambitions aveugles. Helios ose espérer que sa fiancée a conscience des enjeux que represente la politique. Il a la médiocrité et le pathétique en grippe. Puisque tel est son rôle, il sera la lame qui l'affute.

Phaedre en personne se dit future reine d'Angleterre. Le fait que sa future femme se lance également dans la compétition provoque en lui un léger rictus. Il lui faudra bien plus qu'une chevelure soyeuse et de jolis attraits pour convaincre la société sorcière. Les Flint sont connus pour tirer les ficelles dans l'ombre, pas pour leur vie au devant de la scène, et le manque d'intégrité est également fatal à bien des prétendants du ministère. Il termine sa cigarette et plante ses iris émeraudes dans son regard. « Quoiqu’il en soit tu as tout mon soutien. J’ai aussi de grands projets pour la pratique de la médecine magique en Angleterre, je t’en parlerai un autre jour. » A ces mots, il fait l’étrange réalisation du futur qui les attend. Une constatation qui le rappelle à d’amères souvenirs. Helios se rappelle une vision passée. Les projets de la stagiaire ne sont pas forcément en contradiction avec le destin qui les attend, pourtant face à elle la commissure de ses lèvres s’étire en un sourire espiègle. « Nous aurons un garçon et une fille, toi et moi. Des jumeaux. » Il s'agit d'une affirmation des plus fermes, et l’identité du père est incontestable. Le voyant connait quelques secrets, cadeau empoisonné du cosmos. Il ignore si elle connait ses prédispositions, peut-être vaudrait-il mieux qu'elle les ignore. Mais s'ils sont voués à vivre l'un avec l'autre, elle assistera forcément à ses trances. Il se décide à percer l’abcès avant qu’elle ne le fasse : « Je suis voyant. Mes visions s’apparentent à des crises d’épilepsie, on dit qu’elles sont impressionnantes. Tu y assisteras, mais ne les crains pas, elles font partie intégrante de ce que je suis. »

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Les croyances politiques de Flint sont ambigus, tout en étant excessivement clair. La seule chose qui intéresse véritablement Fiona, c'est bien entendu elle-même. Par son éducation, elle souhaite plus que tout voir la monarchie revenir dans le monde des sorciers, mais autant rendre l'utile à l'agréable, elle souhaites y voir un Flint. Elle connait la réputation de sa famille, aussi connu par le doux surnom des marionnettistes, les faiseurs de rois. Fiona voulait renversée la vapeur, elle voulait qu'un Flint possède le pouvoir. Sa famille avait trop longtemps cédé sous la pression des autres sacrées, c'était terminé maintenant. Fiona, allait s'imposée et cela coûtera ce que ça coûtera. « Comment compte-tu y arriver ? Je veux dire, mis à part attendre sagement ton tour ? » La blonde sentait par le son de sa voix que son futur mari, aussi déplaissant soit la situation, deviendrait son meilleur allié dans les circonstances. Elle lui accorda un sourire. « En effet Helios, je n'attendrais pas sagement mon tour, de toute manière, ''sage'' n'à jamais été une qualification me concernant. » Ou du moins, pas sage dans le sens propre du mot, songea-t-elle. « Mon plan politique, appelons ça ainsi, est divisé en plusieurs phases. Il faudrait être sot pour croire que cela ne demande pas de l'organisation, mais surtout, du dévouement.  » Un petit sourire se forma sur son visage. « Si je veux atteindre mon but, je devrais me donner corps et âme. Pour la première phase, je place mes pions, j'écoute et je retiens ce qui est important. » Elle ne voulait pas abordée le sujet en profondeur, elle le connaissait depuis pas si longtemps non plus, du moins, intimement. « Quoiqu’il en soit tu as tout mon soutien. J’ai aussi de grands projets pour la pratique de la médecine magique en Angleterre, je t’en parlerai un autre jour. »

Flint posa un regard autour d'elle, partout où elle regardait, un souvenir s'y rattachait. Le manoir familiale allait lui manquer. Fiona se demanda si elle allait devoir vivre chez son oncle et sa tante Yaxley ? Est-ce qu'ils auront une demeure rien que pour eux ? Fiona se posait plusieurs questions, peut-être pourra-t-elle avoir sa propre chambre ? Fiona ricana intérieurement à cette pensée, évidemment que non, elle n'aurait pas sa propre chambre. « Nous aurons un garçon et une fille, toi et moi. Des jumeaux. » Elle sursauta, le regarda, avec un air d'incompréhension sur le visage. « Eh, non, je ne crois pas. » Elle ria légèrement en disant ses paroles. Ce qu'il est wak ce mec. songea Fiona. « Je suis voyant. Mes visions s’apparentent à des crises d’épilepsie, on dit qu’elles sont impressionnantes. Tu y assisteras, mais ne les crains pas, elles font partie intégrante de ce que je suis. » Fiona n'était pas facilement destabilisé, mais disons que son fiancé frappait fort. Habituellement, elle avait le rire facile, n'étant pas une pince sans rire, toutefois, la blague qu'il lui racontait était légèrement trop poussé. Après quelques secondes qui sembla durée une éternité, elle éclata de rire. « Biensûr, c'est ça, et moi je suis une licorne. »

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Helios observe la jeune femme s’adresser à lui. Il la toise du regard mais ne se montre pas insistant. Les iris émeraude qui se posent sur elle ne sont pas intéressées par ses courbes féminines, mais plutôt par sa posture. L’attitude de la sorcière dévoile bien plus sur son identité que peuvent le faire ses mots. Ils ne viennent que compléter l’opinion qu’il se fait d’elle au fil des minutes. Méticuleux et observateur, le médicomage a déjà le sentiment de voir en elle comme dans un livre ouvert. Fiona ne semble pas plus mystérieuse qu’il ne l’est. Ses rêves sont similaires à ceux d’autres jeunes filles de sa génération. La tendance actuelle est à l’affranchissement du rôle assigné à leurs mères. Des femmes soumises aux moindres volontés de leur époux, et au besoin de procréer. Une idéologie que l’ainé des Yaxley ne soutient pas. Contrairement à Amphitryon, Helios communique avec les mots. Dans son malheur, sa jeune fiancée a fait bonne pioche. La violence physique n’est pas le fort de l’ancien serdaigle, pas plus que la manipulation ou le harcèlement moral. Il a déjà assez à faire avec les visions qui l’ébranlent jour après jour pour songer à faire le moindre mal à autrui.  « Eh bien. » dit-il, rieur.  « Il me tarde d’assister à ta petite partie d'échecs. » On décèle une pointe d’ironie dans le ton de sa voix, mêlé à une tendresse que l’on accorde aux petites filles rêveuses. Elle achève un discours des plus vagues, le laissant sur sa faim. Tout en prenant place sur le rebord d’une fontaine, il se demande si son ambition est construite sur d’autres fondements qu’un égoisme aveugle et enfantin. S’ils sont cousins, il ignore tout de ses parents. Il comprend que Hesione ait pu fuir son propre frère comme la peste. Lui-même ne considère pas ses géniteurs comme les sorciers les plus cordiaux du monde magique. L’enfant qu’il était a traversé bien des épreuves à leurs côtés. « Quel sont tes projets pour le monde magique ? J’ose espérer que tes ambitions ne sont pas creuses. Que feras-tu de mieux que le régime actuel pour la société sorcière ? » Sa question est directe, franche. Sans sourciller, il prend la température de la mégalomanie qui sommeille en elle. S’il était auprès de Phaedre, il se serait contenté de déposer un baiser sur ses lèvres et d’approuver, mais Fiona lui parle de véritables projets. À ses yeux, le ministère de la magie représente un enjeu colossal. Le destin de milliers reposerait sur ses épaules frêles. On ne peut pas jouer à la poupée avec la population britannique.  

Il se relève et ils font quelques pas. Helios admire un instant les jardins des Flint, qui lui semblent être un lointain souvenir. Au soleil déclinant, leur demeure paraît bien solitaire. Elle lui rappelle celle des Yaxley. « J’ai un appartement à Londres, je le partage avec ma soeur et mon domestique. S’il ne te convient pas nous pourrons toujours acquérir un manoir. Après… » Le mariage. Le mot reste pris dans sa gorge. Il peine encore à accepter les faits. Il se demande même où il pourra recevoir sa maîtresse une fois que Fiona emménagera avec eux. Helios ose espérer qu’elle se tiendra avec Ulysses. « Tout ce que je demande, c’est mon propre laboratoire. Tu pourras disposer du reste de nos appartements. » Leur conversation continue. Il mentionne son don et la regarde s’esclaffer comme une dinde. Il ne peut s’empêcher de porter une main à sa bouche, signe évident de sa propre surprise. Son regard est sévère, la voyante représente un poids colossal dans sa vie. « L’heure n’est pas à la plaisanterie, Fiona. Je suis très sérieux. » Il fouille dans sa poche et en sort une carte d’identité sorcière sur laquelle il est écrit en lettres d’or « Don magique enregistré auprès du ministère : voyant. » Nombreuses sont les prophéties qu’il a lui-même répertorié auprès du département des mystères.

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Pourquoi, tel était la grande question. En quoi l'union d'un Yaxley et d'une Flint servait à quelque chose ? Depuis trop longtemps maintenant que ce mélange existe, il est même surprenant qu'un cracmol ne soit pas né d'une telle consanguinité perpétuel. Fiona aurait aimée appartenir à quelque chose de neuf, à quelque chose de différent, elle ne s'expliquait pas en quoi son union avec Hélios serait favorable pour la famille. Une façon de solidifier encore davantage ? Fiona regrettait son union, déjà. « Quel sont tes projets pour le monde magique ? J’ose espérer que tes ambitions ne sont pas creuses. Que feras-tu de mieux que le régime actuel pour la société sorcière ? » Fion Fion répondit par un silence réfléchis. Elle n'avait aucune honte d'afficher son racisme contre les sangs-mêlés. Fiona les trouvaient répugnants, sales et inutiles. Enfin, ils sont utiles pour servir le thé et les biscuits, mais sans plus, sauf pour un certain sang-mêlé de sa connaissance qui à un talent particulier pour lui faire plaisir. « Je crois qu'il est plus que temps de séparé le bon grain du mauvais. Les sangs-de-bourdes ne seraient plus les bienvenus dans notre monde. Je ne conçois pas, du moins, pas de façon scientifique, comment c'est possible qu'un moldu, n'ayant aucun sang magique, soit soudainement sorcier. Je n'y crois pas. Ensuite, je crois qu'un système sélectif devrait se faire, pour avoir le meilleur du meilleur, sur tous les plans. Je me batterais jusqu'à la mort pour voir naître le début d'un monde magique sans impuretés. » Fiona souffrait visiblement du syndrôme de Dieu, se croyant supérieur en tant que sorcière des nés-moldus.

« J’ai un appartement à Londres, je le partage avec ma soeur et mon domestique. S’il ne te convient pas nous pourrons toujours acquérir un manoir. Après… » La phrase d'Hélios se brisa avant qu'il puisse la terminée. Elle aussi, le mot ''mariage'' ne la faisait pas sauter de joie. Fion Fion regarda autour d'elle, elle était peut-être plus remplies de défauts que de qualités, mais elle était très attachée à l'idée d'avoir un jardin, une jolie cours intérieur et tout le luxe auxquels elle avait l'habitude. « J'aimerais acquérir un manoir, je pourrais fuir dans toutes les pièces, comme le fait ma chère mère. » Elle rigola silencieusement, sa mère passait ses journées à jouer à la cachette. « Tout ce que je demande, c’est mon propre laboratoire. Tu pourras disposer du reste de nos appartements. » Elle posa son regard verdâtre vers lui, parfois, l'espace d'un instant, nous pouvions presque y lire de la bonté, mais rapidement l'effet se dissipait. « Ça me va. Ton domestique peut même te suivre dans notre manoir si tu le souhaites. »

Alors qu'il lui annonçait comme s'il lui parlait de la pluie, qu'ils auront des jumeaux, une fille et un garçon, et qu'il le savait parce qu'il avait un don de voyance, Fiona senti la colère se réveiller en elle. Cette colère, qui jamais ne la quittait, pouvait finir par prendre le contrôle de ses mots, de ses gestes. « L’heure n’est pas à la plaisanterie, Fiona. Je suis très sérieux. » Il lui brandit sous les yeux une carte du ministère confirmant son don. Elle pinça les lèvres, lui lança un regard envieux. Fiona à toujours été ainsi, envieuse de ce qu'avait les autres. « Un voyant, je vois. Soit, ce n'est pas comme si je pouvais faire quelque chose... » Elle serra les poings un instant, tentant de reprendre son calme. Elle détestait l'idée que sa vie était à tout jamais scellé par quelque chose, par quelqu'un. Il se prenait pour qui, ce vieux de trente balais ? Il débarquait dans sa vie, il était son fiancé imposé, en prime, il lui balançait qu'elle porterait des enfants. « J'espère que tu pourras me voir sur le plus haut des sommets. » Elle lui tourna le dos et continua son chemin. Fiona avait entendue dire, une rumeur, qu'il était possible de faire annuler un mariage lorsque l'un des deux pouvaient prouver une infidélité. Pouvait-elle faire de même avec le don de voyance de son monstre de fiancé ?  

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Helios lève les yeux vers sa fiancée. Tous deux sont assis sur le rebord d’une fontaine. On pourrait presque croire à une entrevue amoureuse... Mais il n’y a rien de romantique entre le trentenaire et l’enfant, chose que les paroles hautaines de la jeune femme lui rappellent subitement. Il écoute son discours dans un silence accablant. Il se pince ses lèvres et écarquille les yeux à ses derniers mots. Le médicomage retient un rire moqueur tandis que la commissure de ses lèvres s’étire et s’agite nerveusement. Ses boucles noires tanguent sur sa tête tandis qu’il la hoche et désapprouve ses propos absurdes. La stupidité de ces derniers le met hors de lui. La cadette Flint achève enfin sa tirade sordide, et il s’écarte et étrangle un rire sonore qui vient éclater dans les jardins de sa famille. Il porte une main à sa bouche et s’efforce de cacher ses joues empourprées. Il reprend son souffle, et vient caresser le crâne blond de Fiona de la plus condescendante des façons. « Ne dis pas de sottises. Il n’y a rien à « croire » quand on parle de génétique, Fiona. L’univers est une loterie et que cela te plaise ou non, nous sommes faits du même métal que les moldus. La magie peut aussi bien s’immiscer dans leur ADN, qu’un cracmol pourrait naître de l’union de deux sorciers tels que nous. » Il se lève et, le regard dur, il la dévisage. Il conçoit que sa future épouse ait des idées politiques abracadabrantes, néanmoins il refuse de la laisser dans son ignorance. Helios est prêt à parfaire son éducation scientifique, s’il le faut. Il sourit à nouveau lorsqu’elle lui fait part de son rêve utopique. Un cauchemar pour celui dont le frère est un batard au sang mêlé. Il cherche à la prendre à son propre jeu. « Ton utopie est infondée. Si le monde ne se compose que de sang purs, qui te servira ? Les moldus ? Ils sont partout, et ils continueront à se reproduire et à concevoir d'autres nés-moldus. » Il est tenté de lui faire part des nombreuses études qui prouvent que les nés-moldus sont dotés d’autant de magie que les-dits sang purs, mais il décide de se taire. Fiona n’est pas encore sa femme, et il ne voudrait pas que ses idées de guérisseur progressiste heurtent les oreilles de sa belle-famille trop tôt.

Ils marchent ensemble et c’est au tour de Fiona de laisser échapper un rire. Il l’accompagne et se réjouit à l’idée de ne pas avoir à croiser la petite sotte qui portera son nom. Il espère qu’elle tombe dans le trou le plus profond de leur demeure et qu’elle n’en sorte jamais. Son commentaire sur Ulysses le laisse également de glace. Il est bien plus qu'un domestique, il s’agit de son demi-frère. Yaxley décide de changer de sujet de conversation et aborde son troisième oeil. Il faut bien qu’elle sache ce qu’il est, tôt ou tard elle devra assister à ses visions. Il voit la colère dans le fond de son regard vert bouteille et peine à cacher sa joie face à son malaise. « Non, il n’y a rien à faire. À moins que tu en épouses un autre tu devras faire avec. » dit-il, acide. « Je ne vois pas grand chose d'autre pour le moment. » Il n’a aucune envie de voir une tête vide au sommet d’une quelconque hiérarchie, et implore Merlin pour que ses connexions neuronales et sa logique finissent par se développer avec le temps.

« As-tu déjà choisi ton témoin ? » s'enquiert-il en espérant changer le ton de leur échange. « J'aimerais que les soeurs Malfoy soient invitées d'honneur à notre mariage. Ce sont des amies de longue date. » explique-t-il sans trop en dire.