THE SOUND OF LOVE IS OUT OF TUNE
ft. Hardin Black

La journée avait été longue. Une de plus. Travailler avec une Lestrange était difficile. Parce qu’elle était difficile. Toute la journée elle avait préférée te descendre plutôt que te laisser faire ton boulot en paix. Mais bon, tu avais gardé ta langue dans ta poche, levé le menton en un signe discret de fierté et de rébellion silencieuse. Un signe de mépris pour cette personne qui n’arrivait pas à mettre de côté les querelles familiales pour être plus professionnelle. Et elle l’avait remarquée. Elle l’avait remarqué et ça ne l’avait fait enrager que d’avantage, la rendant en plus mesquine et mauvaise. Alors tu as souris. Enfin, les coins supérieurs de ta bouche se sont ourlés vers le haut avant que tu ne remplaces ton expression satisfaite par un masque de stoïcisme. La journée avait été longue oui, mais elle avait été amusante et encore plus déplaisante pour la Lestrange qu’elle ne l’avait été pour toi. C’était ce que tu comptais comme une victoire.

Tu t’accoudes sur le comptoir de ta cuisine. La tête dans les mains pour te masser les tempes. Tu es fatiguée. Crevée. Claquée. Tu ne rêves que d’une chose, ton lit. Mais le chaton a décidé qu’aujourd’hui tu allais être debout pour une bonne partie de la soirée.  Cepheus est à tes pieds. Un vrai emmerdeur. Comme son maître d’ailleurs. Tu l’as nommé sur un coup de tête et visiblement la boule de poils était tout aussi chieuse que l’homme que tu allais devoir épouser un jour. Ce qui t’étonne le plus c’est la facilité avec laquelle tu t’es adaptée à un animal de compagnie aussi nécessiteux. Il avait toujours besoin de quelque chose. Des caresses. Manger. Des caresses. Jouer. Des nouveaux jouets. Un collier.  Ton salon était devenu le domaine personnel de ton chat. Tu avais tenu deux jours avant de lui acheter une de ces souris en plastique qui couine et un tas d’autres conneries trouvées chez la Ménagerie Magique.
Tu baisses les yeux vers Cepheus. Sa tête est penchée sur le côté. A le voir comme ça, c’était un véritable petit ange. Il cachait bien son jeu. C’était sans doute pour ça que vous vous entendiez à merveille. Ces derniers jours il avait attaqué toute personnes essayant de te toucher alors qu’il était dans la même pièce. Il avait même réussit à blesser Luke. A croire que le chat était l’extension du Black d’une certaine manière. La petite bête était fougueuse et infatigable. Mais surtout elle était têtue. A chaque fois que tu recevais quelqu’un, elle essayait de grimper sur le canapé sur lequel tu étais assise. Et il n’y arrivait jamais à cause de sa petite taille. Alors tu l’attrapais pour le poser près de toi mais lui en profitait pour s’installer sur tes genoux. Et à chaque fois qu’une personne s’approchait trop, il se relevait sur ses pâtes, le poil hérissé, crachant et prêt à en découdre. Il était possessif de ta personne. Et tu appréciais ça, d’une certaine manière. Personne ne s’était jamais montré jaloux pour toi. C’était toujours de toi. Alors c’était rafraichissant pour changer. Même si cela venait d’un animal plutôt que d’une personne.

On toqua à la porte. Tu n’attendais personne mais ça ne te surprenait pas vraiment. Depuis que tu habitais toute seule, il y avait quelqu’un dans ton appartement au moins tout les deux jours. Parfois même toutes les soirées. C’était l’avantage d’être née dans une famille soudée et nombreuse.
Tu ouvris la porte, d'un simple coup de baguette. Et l’image qui t’accueillit derrière le bout de bois était vaguement familière. Sauf que cette fois, le brun n’était pas mouillé mais puait plutôt la cigarette. Et encore une fois, il ne te laissa pas le temps de refermer la porte qu’il rentrait déjà. A croire qu’il était le maître des lieux. Ta fatigue, s'envola, subitement, remplacée par de l’irritation et une rage sourde. Il avait délibérément choisi de revenir. Ignorant ta mise en garde de la semaine dernière. Idiot. « Black. » Ton ton était mielleux. C’était celui que tu utilisais quand ta rage se faisait de moins en moins contrôlable. Et Hardin Black avait le don de pousser tes boutons comme personne. « Cepheus est quelque part entre la cuisine et le salon, tu peux lui poser la question. » Tu souris, avant de dépasser le sorcier et revenir vers la cuisine. Tu avais faim. Et avec ton fiancé dans les parages, tu allais avoir besoin de forces supplémentaires.