⤜ won't you be a good sister?

Hey girl, open the walls, play with your dolls
We'll be a perfect family. Le manoir n’est pas parfait non. Les murs sont fissurés derrière les tableaux, certains domestiques engagés que lorsque l’on a des invités. Les rideaux tirés pour que personne ne voit ce qu’il se passe à l’intérieur: rien. Une famille qui fait son deuil de sa grandeur passée, des regards haineux discrètement envoyés au patriarche quand il a la tête tournée. On ne s’accorde qu’à dire qu’il a ruiné la maison, dilapidé la fortune. Chez les plus jeunes on ne complote pas, pas encore. Les plus jeunes sont l’avenir des Bulstrode, on ne les néglige pas. Pas le temps alors de jouer avec des peluches ou des poupées, les gamines, ce sont elles les poupées à modeler. Et celle qui joue c'est Maman. Maman a de la poigne, elle ne laisse rien passer, ça vaut pour les nœuds dans les crinières châtain de Maeve et Sorcha comme pour tout. Un mot de travers de l’une et les deux se font gifler. On dit que c’est parce qu’ainsi chacune surveillera l’autre, qu’elles s’empêcheront mutuellement de dérailler. La vérité c’est qu’on ne sait pas les différencier, pas encore. Do, ré, mi, fa, sol le piano est désaccordé, même la novice qu'elle est peut s'en rendre compte. On promet qu’on appellera quelqu’un bientôt pour arranger ça. Elle peut attendre encore longtemps; le piano n'est pas une priorité. Pour l’instant, qu’elle continue de s’entraîner. Ses doigts potelés effleurent les touches, elle fait de son mieux ne rate aucune note et puis; accord cacophonique. Elle ferme les yeux. La baguette de sa mère échoue violemment sur ses doigts. La gamine ne crie pas, c’est pire quand elle crie. Sa mère a de la poigne, mais ça n’est rien à côté de son père. La frustration, d’être dernier, de subir les mauvaises décisions de son aîné est souvent passée sur sa progéniture à travers ses punitions. On redouble donc d’efforts devant lui, on fait attention à son vocabulaire, sa grammaire, sa posture, sa tenue. La déchéance des Bulstrode n’est pas une excuse pour se laisser aller. Il faut continuer d'être a perfect family.


When you walk away, is when we really play Quand maman et papa ne sont pas là les souris dansent. Il y a les jumelles d’abord et il y a le gamin, le petit ensuite, celui qu’on ne laisse pas rentrer dans la chambre partagée avec Maeve, celui à qui on ne veut pas prêter ses jouets parce qu’il va les abîmer, mais pour qui on prendrait sans ciller une punition en plus. Le soir sous la couette on se raconte des histoires à la lumière des bougies, on chuchote pour ne pas réveiller les monstres dans la chambre d’à côté. On compte les cicatrices sur le corps de chacune, on dit fièrement celles qui viennent des parents et celles qui viennent de leurs propres aventures. Y a pas de jardin, y a plus de jardin, maintenant qu'on habite au cœur de Londres. Ça ne leur manque pas à elles, elles n'ont rien connu d'autre, mais elles entendent l'amertume dans la voix des autres habitants du manoir et Sorcha les imite parfois pour faire rire sa sœur. Gamine. Elles trouvent à s'amuser quand même, dans le grenier ou dans la cave, en jouant à se battre ensemble ou avec le benjamin de la fratrie, avec leurs cousins aussi parfois. Celle qui a le plus de cicatrices gagne. Gagne quoi, on sait pas, rien; l'admiration de l'autre, à charge de revanche.

Sorcha dort avec une poupée appelée Jane Grey dont elle a elle-même coupée la tête pour plus de réalisme. C'est au son de la respiration lourde de son double qu'elle s'endort, follement rassurée à l'idée de ne jamais être seule dans ce monde, toujours accompagnée dans les meilleurs comme dans les pires moments — ceux qui se font les plus fréquents. Elles se fâchent pour les mêmes choses, se meuvent en synchronisation parfaite, à tel point qu'elle aussi parfois se confond avec Maeve. Et ça lui plaît pour le temps que ça dure.

⤜ please don't let them look through the curtains

plastic, go back to being plastic Le sang est encore frais sur ses jointures et elle jure doucement: elle n’est plus présentable. Sorcha est toujours présentable, toujours bien habillée même si elle doit se contenter de prêt-à-porter. Elle arrange un peu ses robes de quelques coups de baguette, lisant suffisamment de magazines tels que Sorcière Hebdo pour avoir une idée de ce qui se fait. Loin derrière elle est le temps des chignons mal faits ou de la crinière pas coiffée, des bleus sur les cuisses et du vernis écaillé. Sorcha a compris, quelque part entre sa répartition à Serpentard loin de sa moitié et la fin de sa scolarité, que pour arriver à ses fins elle n’avait d’autre choix que de jouer le jeu. Et pour une fille, il s’agit d’endosser le rôle de la femme à marier, de la demoiselle qui n’est là que pour faire joli, penser un peu, dans l’ombre cependant et ne pas se salir les mains, jamais. Elle a compris qu’il fallait qu’elle mette ses envies de vengeances de côté, pour attendre de choper les inconscients dans une petite ruelle et de leur faire regretter leurs mots. Elle a compris que la boue devait être lavée de ses vêtements, les dessous de ses ongles immaculés et ses poings décrispés. À peine a-t-elle fini, qu’elle sort un mouchoir de sa poche et essuie consciencieusement ses mains enlevant toute trace de carmin, ce carmin dont elle savait se délecter à l’époque où elle n’avait pas encore compris que ce n’était pas comme cela qu’elle obtiendrait ce qu’elle voulait. À l’époque où elle ne savait pas encore comment être exactement ce que ses parents voulaient qu’elle soit; un pion plus facilement utilisable, une poupée à la façade parfaitement polie. Et même quand elle éclate, quand elle donne un coup ou deux ou douze et qu’elle fait gicler l’hémoglobine et qu’elle se débarrasse de tout ce qui entrave le chemin qu’elle s’est imaginée pour elle, elle reste propre sur elle, féminine dans sa façon de faire. Elle écrase des pieds en talons aiguilles et prétend ensuite s'excuser. Le plastique du personnage de la fille de bonne famille devient pour elle une seconde peau, celle qui la distingue incroyablement de sa sœur, si facile à revêtir néanmoins, puisque c'est celle qu'elle porte le plus souvent, celle qui cache le tonnerre et le diablotin, le courroux et le désir de vengeance.

I see things that nobody else sees Maman boit le thé avec ses belles-sœurs dans le salon et papa n’est pas là. Sorcha enfile sa cape et évite soigneusement la salle de séjour, elle ne veut pas être entraînée dans la conversation, d'abord elle n’a pas le temps, mais surtout elle ne veut pas avoir à entendre ce qu’elle ne comprend aujourd’hui que trop bien. Enfant, elle se moquait des adultes, aujourd’hui elle les a rejoint dans leur haine, dans leur ambition, dans leur vénalité. Elle veut ce qu’elle n’a pas, veut redorer un nom qu’elle est vouée à quitter un jour prochain pour celui de Yaxley. Elle veut remplir le coffre de la famille trop vide à son goût, non pas que pour s’assurer un meilleur héritage, elle qui passe après tant de monde, mais pour la postérité de cette famille qui sera toujours la sienne quoiqu’on en dise. Sorcha évite rarement la confrontation, elle passe beaucoup de temps avec les Bulstrode, veut être au courant toujours, veut aider à sa façon. Sans prévenir, elle a rejoint le département de la justice magique au ministère, manière de prendre les choses en main de participer à la résolution du problème financier avec un métier qui lui plaît, plus ou moins. Mais Sorcha n’aime pas qu’on parle politique. Elle se contente du régime actuel en ce qu’il est le plus favorable à sa famille, il lui offre une chance de se repentir, de gravir de nouveau les échelons, de se retrouver un jour au sommet. À ce moment-là peut-être rêvera-t-elle de la monarchie, rêvera-t-elle de voir le patriarche Bulstrode sur le trône. Mais aujourd’hui ce rêve serait fou car si l’on devait couronner quelqu’un, les Bulstrode seraient les derniers choisis, raillés qu’ils sont par le reste des purs. Alors cette oligarchie lui convient, pour le moment, tant que c’est bénéfique aux Bulstrode et à sa personne. Elle n’aime pas donner son avis pourtant et ne le donne ainsi jamais à personne qu’à sa sœur quand celle-ci est là, quand elle n’est pas dans son coin, loin des Bulstrode dont elle ne souffre que rarement la présence. Elle a été la première à le remarquer évidemment, quoiqu'elle soit encore celle dont Maeve est la plus proche, et la première à en souffrir. Car s’il lui est difficile de le comprendre, ça lui est surtout difficile à vivre par moment. Elle a du s’accoutumer à ne pas être collée à sa jumelle à Poudlard, mais leur proximité d’antan lui manque affreusement; elle n’a pas envie d’avoir à s’habituer à être seule. Elle préfère profiter des instants qui lui restent avant qu'un jour, aux yeux du monde, Maeve et Sorcha ne fassent plus partie de la même famille.

Bravo, tu viens d'être validé(e) sur TPOTA! L'équipe administrative te souhaite félicitation et se réjouit que tu ais rejoint les rangs du forum! Premièrement, un petit mot sur ta fiche : excuse moi d'avoir mis du temps, j'ai eu un imprévu. (: ta fiche est super, j'aime beaucoup ta plume ! et le personnage . Et à présent que tu es validé(e), tu peux dés maintenant faire tes scénarios. Nous t'invitons également à venir te recenser dans les différents registres disponibles dans cette catégorie, mais aussi à créer ta fiche de liens ici, ainsi que ton journal de bord par là. N'oublie pas également que la partie flood et jeux est le meilleur moyen de s'intégrer sur le forum. Si tu as des questions, la boite mp du staff est à ta disposition! En te souhaitant bon jeu!