« névrose, psychose, spleen souviens-toi, les stigmates d'une ancienne histoire ravivant tes perceptions les plus fanées, inexpressives. elles ont laissé les taillades, des ancrages impérissables et nuisibles. la gorge nouée, comme cette fois où elle a rivé ses yeux ternes sur ta carrure démolie. par la rage, par la terreur, par la douleur de ne pouvoir rien faire pour lui venir en aide. l'impuissance ressentie, la seule fois que le palpitant a semblé fracasser vigoureusement ton poitrail, défoncer les côtes sans aucune mansuétude. ce supplice, la géhenne d'un diable impitoyable, elle t'anime, elle te détruit, elle t'affaiblit le temps d'un instant, un moment si court dans ton existence qu'elle n'est qu'infinitésimale et négligeable. plus fort, tu te lèves. plus fort, tu te rends compte de ce que la vie donne et de ce que le destin arrache, insensible. s'attacher, créer des liens si intenses qui, dans la finalité, seront piétinés par les saumâtres semelles dans des gloussements immoraux et obscènes. tout ça, c'est hypocrite. et surfait.

⤜ looking alive with a broken mind
Les mains s'apaisent. Comment le peuvent-elles ? Les phalanges légèrement refermées sur elles-mêmes, le liquide ruisselle jusqu'à imprégner les terres pluvieuses. Le grenat se mélange à la boue tortueuse, souillure d'un sentier qu'il a connu harmonieux. A ses côtés, un corps languissant, allure cadavérique et ce fumet de la mort, nécrosé et nauséeux. Les paupières sont ouvertes, laissent apparaître un bleuté terni, flétri. Sépulcral. Il n'ose baisser le menton, il ne daigne contempler l'œuvre d'un mal dont il connaît la signature, dont il reconnaît les balafres. Il perçoit les entailles, et ce n'est qu'une acrimonie vengeresse, punitive, qui cisaille sa complaisance. Mais que peut-il faire, lui ? L'ombre des seigneurs, la poussière sur laquelle on souffle, que l'on balaie nonchalamment d'un revers de la main. Le Dispensable, un bibelot fissuré, désormais brisé en de centaines de tessons tranchants. Au fond de lui, répugnance envers ces êtres avec lesquels il a montré une humanité. Dans l'essence, la généralité. Tous sont bestiaux, tous sont furieux, excessifs, irascibles, répugnants. Alors il se le promet. Ancré, pacte infrangible, incorruptible, il se déchiquette l'âme avec l'engagement, le serment de trouver ces monstres, hommes et femmes dénaturés qui laissent leur instinct insatiable et inapaisé lapider les inoffensifs. Sur l'une de ses épaules, les doigts serrent l'ossement comme pour le sortir d'une errance dans laquelle il se perd. Il fronce les sourcils, peine à déglutir cet écœurement qui lui prend les tripes. « Ce n'est pas de ta faute. » qu'on énonce dans son dos. Soupir qui s'échappe, sarcasme saumâtre sur les lèvres qu'il humecte d'une fierté persistante. « Je sais. » Les genoux frottent le sol et finalement se lève l'homme qui dans ses bras, garde la carcasse de chair insensible à tout contact. La mort semble paisible, placide. Il pourrait presque percevoir sur le faciès vitreux et blafard, l'esquisse d'un sourire insidieux. Quiconque le verrait à cet instant le prendrait pour un insensé. Les murmures sont susurrés à l'oreille d'une enveloppe inerte. Des paroles que l'on ne distingue pas, que l'on ne peut soutirer par la curiosité dévorante de connaître les propos mentionnés, et pourtant Dieu sait que la femme a les sens aiguisés. Ou peut-être se retient-elle de briser le dernier instant d'intimité, les dernières déclarations d'un frère à une sœur qui n'est plus.

⤜ why don't you ever take my side ?
Le poing frappe le bureau. Bois qui tremble, il serre la mâchoire pour cacher le coup donné, la légère chaleur qui caresse ses phalanges maltraitées. Les avis diffèrent, les opinions s'entremêlent dans des oppositions qu'ils ne peuvent dissimuler. Tous les deux sont entêtés, intraitables et opiniâtres. S'ils n'avaient été maîtrisés par la connaissance commune, depuis longtemps leur relation père-fils aurait été réduite en poussières. « Essaie de le comprendre. » Les arômes lui chatouillent les narines, il sait ce qu'elle essaie de faire, il a conscience des stratagèmes dont elle use pour apaiser les tensions. Pacifiste, Jane ne prône les intransigeances, les discriminations et encore moins les mésententes puériles et selon elle, vaines. Toujours, il a admiré dans le bleuté de ses iris les marques de respect, de déférence dont elle a su faire preuve. D'humanité, à pardonner, à oublier, à gracier les plus inexpiables, à commencer par lui. « Il ne tente pas d'en faire de même, alors pourquoi devrais-je ? » Attrapant d'un geste abrupt la tasse de thé posé sur la commode près du canapé, il zieute son propre reflet assombri et abstrait dans les légères vagues qu'il crée en faisant tournoyer le contenu. « Jamais il n'a pu être un temps soit peu, heureux de ma propre condition. » Une gorgée, une brûlure qui le laisse inexpressif. Chuintement de la bouche, la langue claque contre le palais comme la remontrance ou l'incompréhension qu'il ne daigne énoncer de vive voix. « Tu sais ce qu'il pense de la haute société. » Et il sait aussi ce qu'il a vécu à cause d'eux, de ceux qui pensent avoir dans leurs paumes, le contrôle sur tous et chacun. Énième soupir. « Ce n'est pas parce qu'il n'a pas été capable de survivre dans son domaine que je vais inévitablement échouer comme lui. » Une pause, il place la tasse à son endroit initial avant de faire pression sur ses jambes pour se relever. « Et je ne vais certainement pas refuser un tel poste. Jamais. Il faudrait être inconscient et complètement stupide pour ne pas vouloir être directeur d'une compagnie populaire. » La Radio Indépendante à Transmission Magique, c'est dans ses locaux qu'il a toujours travaillé, trimé pour atteindre les positions stratégiques. Et maintenant, maintenant qu'il est si près du but, on souhaite entendre un refus de sa part ? Darcy, il n'y voit que la jalousie d'un paternel et son égoïsme grandissant. Son fils ne peut faire mieux, ne peut être mieux que lui. Il a lu le déplaisir dans les yeux ternis par les décennies, il a palpé la convoitise d'une réussite qui jamais ne l'a entièrement effleuré. Quand il regarde son père, il y voit un homme insatisfait, harassé mais surtout orgueilleux quand il s'agit de Darcy. L'Unique enfant désormais, le reste que l'on a inlassablement mis au second plan mais que l'on a dû ramener aux devants de la scène quand celle en qui on a mis tous les espoirs s'est envolée. « Il n'est plus rien. Et je ne compte pas moisir comme lui le fait présentement. »

⤜ there's nothing left to take away
Difficile, mais il n'a jamais eu la prétention de croire qu'il serait aisé de diriger un établissement comme celui-ci. Adossé à l'une des parois de son bureau, il écoute attentivement les informations lancées par Sorcellerie-Info. Les yeux se plissent, parfois un sourcil s'arque mais dans la généralité, c'est un sourire doucereux qui fend son faciès. Les instructions sont claires, les sujets traités sont parfois pris avec des pincettes mais la société a des positions bien précises vis-à-vis de la communauté sorcière, de sa gouvernance, de sa politique. Ça en froisse certains, ça en réjouit d'autres et encore d'autres prêchent le fait que c'était mieux avant, avant que lui n'arrive aux rênes. Les émissions se moquent, les railleries fusent, les rigolades et les sarcasmes, taquineries blessantes pour les susceptibles de se lire dans les propos tenus. Tous y passent, tous sans exceptions mais la boutade n'est que plus intense quand il s'agit des suprêmes à la pureté indiscutable. Pas tous, mais quelques uns. Les plus offrants ont su gagner la loyauté, la fidélité. Savent qu'ils peuvent compter sur lui pour faire passer les renseignements, savent qu'ils peuvent entendre dans les émissions les rumeurs, ragots et fabulations qui écraseront les généalogies ennemies. Tout n'est qu'une question de méthodes, de combinaisons, de manœuvres implacables. L'antenne rendue, la veste vient orner les épaules et la porte claque dans un bruissement désagréable qui le fait grincer des dents. Non loin de l'immeuble consacré à la communication d'informations magiques, c'est le Chaudron Baveur qui laisse place à sa prestance limogée. Petite bâtisse dans laquelle il pénètre afin de rejoindre le côté des ignorants, simples moldus dont l'ingéniosité n'a pourtant de cesse de secrètement l'impressionner, il aperçoit au loin dans un soleil qui s'apprête à abaisser son voile afin de laisser place à l'obscurité, la carrure féminine qui l'interpelle. Un instant d'arrêt, il l'observe parmi les passants. Il la connaît, elle a marqué l'esprit durant des années avant de s'évanouir parmi des réminiscences superflues. Par les mesquineries, les offenses, les outrages, propos qu'il n'a jamais réellement pris à compte personnel, qu'il n'a jamais pris la peine de relever avec sérieux mais dont il en garde les stigmates, au fond. Il la voit sortir du Ministère par la cabine rouge, il la suit du regard sans pour autant que le corps entreprenne le mouvement. Il ne se souvient pas du prénom qu'elle porte, ni même du patronyme qui soutient l'allure qu'il contemple. Qui elle est, ce qu'elle est, tout ce dont il peut se souvenir est la différence de société, de classe sociale. Pureté enchaînée à ses propres traditions, ses mœurs vieilles comme le monde lui-même. Il ne sait pas s'il doit la plaindre de sa situation ou imprégner ses propres lèvres d'une amertume, d'un regret certain si elle approuve toutes ces coutumes désuètes. Pourtant, il se plaît à la flatter d'un regard hâtif qui se fait tout de même traîner. Curieux, bien trop curieux, inquisiteur et avide de découvertes dont il devrait peut-être rester à l'écart. Mais il ne sait pas. Il ne sait pas pourquoi est-ce qu'il ressent ne serait-ce que l'infime nécessité de s'en approcher, plus près, toujours plus près à chaque rencontre qu'il voit comme le coup d'une fortune, d'un dessein auquel il ne croit néanmoins jamais. Mais cette fois-ci, pourquoi ne pas faire confiance aux coïncidences et les voir comme des signes à suivre, hein ?

Bravo, tu viens d'être validé(e) sur TPOTA! L'équipe administrative te souhaite félicitation et se réjouit que tu ais rejoint les rangs du forum! Premièrement, un petit mot sur ta fiche : omg j'adore ton personnage, j'adore l'idée de la radio indépendante, c'est vraiment une bonne idée pour vouloir se faire zigouiller de la plupart des purs bref j'adore . Et à présent que tu es validé(e), tu peux dés maintenant faire tes scénarios. Nous t'invitons également à venir te recenser dans les différents registres disponibles dans cette catégorie, mais aussi à créer ta fiche de liens ici, ainsi que ton journal de bord par là. N'oublie pas également que la partie flood et jeux est le meilleur moyen de s'intégrer sur le forum. Si tu as des questions, la boite mp du staff est à ta disposition! En te souhaitant bon jeu!