'til the end of the line

Les yeux clos, Hesione profite du silence. Il est rare, précieux. Dans cette maison surpeuplée, l’agitation semble permanente. Chacun y va de son petit mot, de sa crise passagère. Si chacun fait bonne figure en public, les dissensions sont nombreuses, au cœur même du manoir. Les disputes, monnaie courante. Alors Hesione savoure ce calme qui ne durera pas. Une tasse de thé entre ses mains, elle avale une gorgée du breuvage. Elle n’aime jamais autant cette maison que lorsqu’elle s’y trouve seule. Sans corvée, sans attente. Elle songe un instant à ces enfants, tous sur le point de partir du nid. C’est une question de mois, d’années au plus tard. Tous fiancés, prêts à découvrir les joies de la vie conjugale. A devenir parents, engendrer à leur tour des lignées d’ingrats bruyants leur accaparent tout leur temps. Ils verront bien ce qui les attend. Eux si prompts à réclamer une attention qu’Hesione leur a accordé sans relâche. C’était son devoir, pas son envie. Elle n’a jamais su s’y prendre, avec les enfants. Encore moins avec les siens, quand elle se retrouvait prisonnière de cette maison, alors qu’elle rêvait d’ailleurs. Leur départ, elle l’attend depuis des lustres. Il n’y a que le sort de la cadette qui lui pèse vraiment. Sa préférée, à n’en pas douter. Mais surtout, celle qui n’a pas eu de chance à ce jeu sordide des chaises musicales. Son futur époux, un Yaxley. S’il est une famille qu’elle voudrait fuir, c’est celle-ci. Pour y être née, elle en connait les coutumes, les mœurs et l’injustice qui place les femmes au second plan. Elle craint pour son enfant. Pour son esprit aventureux, ses remarques parfois incompatibles avec ce que l’on attend d’une femme du monde. L’enfant doit grandir, et vite. Car les Yaxley n’hésiteront pas à l’y contraindre à leur manière.

Sa main tremble. Cette union l’obsède depuis des semaines. Depuis l’annonce des fiançailles, elle s’avoue volontiers bouleversée. Elle n’en montre rien, pour ne pas encourager sa fille dans de faux espoirs. L’union doit avoir lieu. Les intérêts du clan passent avant tout le reste. Elle délaisse sa tasse de thé, qui ne trouve soudain plus grâce à ses yeux. Elle se relève, s’avance vers un meuble où s’alignent quelques bouteilles de spiritueux. Elle se serre un verre, un remontant pour calmer ses nerfs. L’alcool, plus efficace que le thé, à n’en pas douter. Elle boit à une ou deux reprises. Une porte s’ouvre, quelque part dans la demeure. Les bruits de pas se font de plus en plus forts. Quelqu’un vient, interrompre sa solitude. Elle le savait : le calme ne dure jamais longtemps.

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Ironie serait le mot le plus approprié à la situation actuelle de Fiona Flint, jeune femme de vingt-et-un ans, héritière d'une richissime famille et promise à un garçon d'une famille de renom. La dernière née, la cadette de cette grande famille, était probablement la femme la plus détestable du royaume des sorciers. Elle aspire à de grandes choses, simplement et purement dans un but égoïste. Sous une grosse couche d'éducation se camouffle une gamine pourrie gâtée jusqu'à la moelle épinière. Ironie, parce que de tous les enfants Flint, elle à été celle ayant obtenue tout ce qu'elle réclamait, voir même, exigeant, ça ne l'empêche toutefois pas d'être affreusement jalouse. Fiona était dans sa chambre, elle y avait passé la matinée, tournant en rond dans sa tête toutes les hypothèses concernant son mariage, son futur, ses enfants. La veille, l'officialisation des fiançailles de Yaxley et Flint avait été faites. Un Yaxley, la jalousie lui crevait le coeur. Pourquoi héritait-elle du dernier choix ? Au bout de nombreuses heures, elle fini par explosé. Un Yaxley n'était pas suffisant, on lui avait confier celui qui, en plus, souffrait d'une anomalie psychique. Un monstre, un voyant !

Après avoir ruminée sa colère durant plusieurs heures, la jeune femme explosa, sortant de sa chambre en prenant bien soin de claqué sa porte. C'était devenu, depuis sa tendre enfance, sa signature. Elle était la seule avec ce ''droit''. Ses pas claquèrent sur le sol, elle cherchait sa mère, seule personne ayant le pouvoir de changer sa destinée. Hesione avait toujours été si dévouée aux besoins de Fiona, ça ne changerait certainement pas aujourd'hui. Fiona trouva finalement sa mère, au bout de quelques minutes, avec une tasse de thé à la main. Depuis quand sa mère prenait le thé ? Cette question ne resta pas dans son esprit, Fiona n'étant pas assez intéressée aux autres pour ça. Elle se plaça devant elle, la fixa de son regard le plus froid qu'elle pouvait le faire. « Catalina à un Malfoy. Maeve à un Lestrange et Amanda un Rosier. Pourquoi suis-je prise avec un Yaxley ? Je refuse mon union mère. Saviez-vous qu'il est un voyant ? Oui mère, vous avez bien entendu. Vous m'unissez avec un monstre. Ça devrait être suffisant pour annuler mes noces et me trouver un autre prétendant ! » Le pire, dans ce discours, était que Fiona était très sérieuse.