Le cœur est un leurre de l'existence. Perturbateur d'un labeur qui s'envole, qui s’éloigne. Cœur a prendre ne fait que disparaître l'être que nous sommes. Garde-le à l'écho d'une pierre, emprisonne-le à l'abri de ronces et ne devient que maîtrise de toi-même. Les émotions troublent et perturbent le jugement, ne les laissent jamais empiéter sur un terrain qui est tien. Jamais. Des paroles que tu entends bien trop souvent pour les oublier. Elles tourbillonnent dans ton esprit, papillonnent dans tes pensées, chuchotent à tes oreilles comme le vent dansent dans les feuilles des arbres. On en occulte presque la source de l'eau qui ruisselle au fond du bois entourant le domaine familial mais le chant paisible et jovial des oiseaux alentours bercent la profondeur de tes yeux. Des yeux – si mystérieux et si clairs hérités de ta mère – qui suivent les lignes d'un ouvrage qui repose sur tes genoux. Des lignes d'écriture qui défilent rapidement avant que tu tournes une énième page, pour de nouvelles connaissances. Le dos appuyé contre un le tronc d'un vieil arbre épanoui depuis de nombreuses années, tu sais que la tranquillité des lieux est un cours laps de temps que tu t'accordes. La saison printanière vient de se terminer, laissant place à la saison suivante qui sera plus estivale mais également plus chargée. Début des vacances d'un été qui se dessine, début des festivités autour des rassemblements de l'élite du monde des sorciers, un univers qui n'a rien d'intéressant alors que c'est le centre même des discussions. Le monde des adultes est un véritable jeu d'échec, chacun y tient un rôle et se déplace en mouvement selon une stratégie bien définie. A dix ans, la patience est inconnue à l'enfant, en ce qui te concerne voilà bien longtemps qu'elle est une fidèle compagne. Patience que tu consommes à l'infini avec une finesse à laquelle on ne s'attend pas. Patience qui se délecte avec délice de la terre gelée qui l'abrite. Une énième page se tourne, bruissement d'une brise qui agite les branches d'une nature témoin d'un monde ancien, qui ne peut se traduire, qui ne peut se comprendre que dans les bouquins. Usés mais vivant de mots sur lesquels la perspicacité de l'être s'éteint. L'esprit s'abreuve d'une source de connaissance qui court encore et toujours, qui s'étend sans jamais plier, sans jamais s'arrêter. Un hurlement – plus qu'un cri – soudain pleure l'angoisse. Échos lointains d'une peur qui se dessine sans équivoque comme le ferait le mouvement certain d'un pinceau acteur de son peintre. Puis ton appellation devient litanie, refrain d'un morceau de musique dont les paroles sont une solution, une porte ouverte à l'espérance de croire. De croire que les choses vont s'arranger. La peur, l'angoisse, des sentiments brimés. Le calme et l'impassibilité, des traits exprimés. « Phébé ! ». La voix de ton jeune frère s'écrie, elle supplie, avant de recommencer encore et encore. L'épais volume gît sur le sol fertile, et tu cours. Tu cours encore. La vitesse de ta course résonne au travers des battements agités et creux de ton cœur tandis que l'intonation apeurée d'Orion rompt le silence sauvage de la nature environnante. Les pensées ne se dispersent aucunement, elles demeurent figées sur leur unique objectif : celle de trouver ton cadet. La voix du gamin a cessé. Tu t'arrêtes le souffle court avant de te retourner pour tenter de le voir. Le bruit de l'eau se fait plus sourde, le courant est plus fort à cette heure de l'après-midi. « Phébé … ». Un murmure léger et crispé. Tu lèves lentement la tête vers le haut pour apercevoir ton lien fraternel agrippé à la branche d'un arbre prête à se rompre, juste au dessus de la rivière qui à cette heure s'éveille avant de prétendre bien pire. Le jeune sorcier est tétanisé par l'anxiété. La fatigue le tenaille et sa frêle silhouette ne lui permettront pas de tenir longtemps.  A tâtons pressés, tes deux mains recherchent ta baguette magique, tes poches sont vides. Tu as dû l'égarer durant ta course. Pourtant la lueur quiète qui règne dans tes pupilles ne manque pas de conserver tout sang-froid. Les mots ne seront pas nécessaire pour apaiser le petit bonhomme de bientôt neuf ans, non il a juste besoin de sentir, de savoir que tu ne le laisseras pas en mauvaise posture. Pourtant lorsque perché à ton tour sur la branche, ton bras saisit le sien pour le remonter, un craquement beaucoup plus sourd se fait entendre. « Allez, il ne faut pas traîner ... ». Aussi léger qu'une plume tu le hisses tant bien que mal, les sens en alerte, le regard rivé vers l'énorme branche qui plie sous votre poids. Le souffle saccadé du sorcier est vif, il peine à reprendre le contrôle de sa respiration. L'adrénaline retombe. Tu passes une main dans son dos comme pour l'inciter à se calmer. Craque lent puis tout bascule. Tout bascule en l'espace de quelques secondes. Ton frère à juste le temps de commencer à descendre. Ton équilibre disparaît, le corps vacille épousant le vide qui s'essouffle brutalement. Tu chutes au sein de l'élément qui donne la vie, l'eau gronde et t'accueille à bras ouverts dans ses filets. Un énième cri sonore, puis le silence assourdissant de l'eau. C'est un dédale où tu t’abîmes d'abord physiquement puis mentalement. Tu t'enfonces tandis que l'eau prend possession de ton organisme. La respiration se coupe, l'eau s'infiltre en traîtresse avare. La pression dans tes oreilles prend de l'ampleur doucement, petit à petit. La raison combat en divine volontaire émérite mais elle s'égratigne à l'évidence même que la lutte est vaine. Cependant toujours vivace, elle aspire à l'harmonie comme un moyen pour échapper à la panique que tu ignores. La voix de ton cadet s'est éloigné. Tes prunelles se posent vers cette surface qui semble se dissiper et que tu ne peux atteindre. Embrasse la paix, laisse là entrer. Murmures apaisant contre une conscience encore désireuse de vaincre. Le spectre de la peur te parle pour la première fois révélant ce qui sera désormais l'une des tes failles. Les paupières closes, tu abdiques en te laissant bercer par la rivière devenue torrent.


A l'autre bout de la table, pour ne pas dire juste en face de toi, ton adversaire observe le plateau de jeu. Il scrute avec une attention nouvelle les possibilités qui s'offre à lui. Fin stratège ou prodigieux joueur, ton paternel n'aime pas perdre. Encore mieux, il abhorre la défaite. Seule la réussite sécurise l'existence, le prodige et la savoir quand à eux pimentent cette étape. Sa main caressant sa barbe, il s'interroge avec une dense minutie sur ta prochaine action. Tu le devines rien qu'à sa posture, à l'expression de ce visage où l'on peut lire les mêmes profondeurs que tu veux dénués d'émotions. Dans tes prunelles la profondeur embrassent les abysses sombres de brouillard, une brume qui sème la confusion, nourrit des hypothèses. Ainsi valser en ta compagnie est une impossible mesure rythmique, l'homme se perd. « Que me prépares-tu ? Où l'issu de ton prochain geste va-t-il me mener, hm ? ». Un timbre rauque, reflet d'une voix intriguée qui en dépit d'une mine épuisée tient bon pour un nouveau jour. Le silence est ta poésie, une muse addictive dans laquelle tu te complais pour éviter les lassitudes de longues conversations. Et pourtant, l'art du mot sait être un atout de choix, en temps et en heure seulement. Ton père déplace son pion avec une lenteur presque désabusé avant de s'installer plus confortablement contre le dossier de sa chaise. Il a joué avec lucidité et acuité, mais il n'a pas été assez attentif à la certitude qui pointe sous son nez depuis le début de la partie. Il s'est attendu au prévisible du duel intellectuel mais pas assez de l’imprévisibilité. Son roi est cerclé, entouré et paralysé. Attaqué, il est impossible pour lui de bouger. Du bout des doigts, tu déplaces ton  pion en ivoire blanc. « Échec et mat. ». Affirmation calme et définitive, cette partie là est terminée. Cependant, tu sais que même si son roi est tombé, ton père à des plans en tête. Ce jeu de mémoire et de stratégie est un vecteur, une attitude toute trouvée pour amorcer un dialogue. Il n’œuvre jamais que dans un seul et unique but : détrôner et obtenir ce qui lui revient de droit, ce qui lui a échapper par le passé. Oh, non n'allait pas croire que l'homme Black est un livre ouvert, ça serait pour vous une grave erreur. Un jugement que vous paierez cher. Seulement les dires qu'il ne divulgue pas s'entrecroisent au travers de ses propos qui sont les siens. Toujours des conseils déguisés en avertissements, toujours des évidences cachées sous des illusions. L'être de cette famille est toujours pur, sans tâches. Des taches invisibles à la lumière et pourtant sur les mains une fois l'ombre tombé. Son comportement s'exprime pour lui, tu as appris à cerner celui qui t'a initié à de nombreux enseignements. Tu entends en observent, un détail que l'on met de trop souvent de coté mais qui a toute son utilité. Les paroles du deuxième fils Black sont censés mais masquent de nombreux maux, les mots du deuxième fils sont destinés à être et à agir. « Tant de subtilité et un mouvement aiguisé. Une beauté hérité de ta mère cela va sans dire ... ». C'est vrai, tu tenais de ta figure maternelle cette douceur splendide, un physique qui s'harmonise d'une enveloppe charnelle que l'on ne peut ignorer. Une fleur dont le processus d'éclosion est suspendu au cœur d'un bloc de glace. « … Mais un état d'esprit qui est le nôtre. ». Autre évidence qui se livre une dualité à deux rives. Concurrence ou préférence, plaire ou ne pas plaire, ton éducation s'est chargé de l'essentiel à ton égard. Tu visais déjà les prochains dires de ton interlocuteur, ceux qui te destinent a un changement mais surtout à un déplacement de ton pion sur l’échiquier de la vie. Instrument d'une idée ou bien rôle d'un devoir, une pensée qui est posé sur ton corps par sur ta conscience. Cette dernière se posera ailleurs. « Tu as compris, pas la peine de t'en dire plus à ce que je vois. ». Sa voix se teinte d'une nuance que l'on pourrait associé à la chaleur mais prend plus l'emprunt d'une fierté à laquelle il s'est toujours attaché, surtout lorsque cela concerne ses héritiers. La chair de sa chair, une dignité qui fait la sienne – ou presque. Tu te lèves du siège tout en avançant en direction du piano qui occupe le coin nord de la pièce. L'instrument à cordes frappées est froid sous tes doigts et les touches le sont encore davantage. Tes doigts graciles et fins les survolent, les frôlent. Une tendre caresse fluide pour des mains qui peuvent être des armes. Elles sont des armes que tu uses avec une maturité pondérée et désarmante. L'existence est une préceptrice de choix et de qualité d'expérience. Les premiers notes s'élèvent, rythmes soutenus , songes classiques qui s'évadent au galop vers une période antérieure. « Non, inutile. Cela serait vous faire perdre pas votre temps. J'avais deviné bien avant que vous ne déplaciez votre cavalier en E3. ». Répliques-tu avec un certain détachement serein. Peu d'expression viennent prendre partie sur les traits de ton visage, tu les contrôles, tu les noies  Un ricanement narquois, ton père s'amuse – toujours autant – que sa deuxième fille ait une mesure d'avance. Il s'assoit un peu plus au bord du fauteuil en velours noir, ses mains s'occupant de ranger les pions à leur place. « Je te reconnais bien là. Notre force sera décuplé et ton alliance avec le fils Avery ne fera que la renforcé. Il n'y a que toi pour charmer cette famille Phébé, sache le. ». Le destin est un joueur de cartes mais il s'y prend mal. Le hasard soufflera sur le château de cartes mais il s'y prend avec malice.


La nuit étend son voile, ombre d'un bleu similaire à l'encre de chine. Elle laisse parler les lueurs subtiles des étoiles, son pouvoir se cachant derrière ses illusions poétiques. Le capitale britannique est encore animée par la foule des badauds qui profitent de la fin de leurs congés. Bien heureux qu'ils marchent alors que le sorcier court. Un rire ironique s’incruste aux coins de tes lèvres mais il se fane aussi rapidement qu'une fleur chétive. Tu ne cours pas l'obscurité, tu la traques comme on te l'a appris voilà des années, tu la chemines tout en douceur acide pour piéger la proie à sa propre cupidité, révélatrice de son erreur. Il suffit d'une seule fois, d'une seule hésitation pour que la corde soit rompue. Liberté enchaînée, privé d'une existence à laquelle la victime n’accordait que peu d'importance. Voilà pourquoi l'intuition devient premier jugement et pourquoi le maelstrom des émotions se doit d'être brisé comme un miroir dont les morceaux sont éparpillés un peu partout. L'émotion n'apporte rien de bon, vague traîtresse de la souffrance, maître chanteur d'une conscience faible. La cible dont tu étais en charge avait été remise aux aurors, passerait sans doute les six prochaines années sous la tutelle des murs d'Azkaban. Du moins, si la justice se voulait clémente mais cela tu en doutais fortement. La célèbre tour de l'horloge s'exclame faisant ainsi retentir les douze coups de minuit. Un son tonitruant mais un brin trop solennel à la fois, suffisant pour que ta mémoire reprennent sa place derrière la bienveillance de ta raison. La solitude est emplit d'une sérénité à laquelle tu as fidélisée une partie de ton temps mais il semblerait que tu ne sois pas la seule à y prendre part. Tu sais qu'il te suit depuis que tu as quittée le département de la justice magique. Une ombre qui suit la ligne des murs, une ombre qui épouse tes mouvements et marche dans tes pas. Il ne laisse jamais de traces qui pourrait le desservir, rien qui ne pourrait révéler sa présence. Pourtant tu as conscience de cette dernière, elle t'accompagne depuis le trépas du passé, la constante du présent tandis que le futur brûle dans l'incertitude. Les mains dans les poches, tu te détournes légèrement sur le coté avant de secouer la tête et d'emprunter le chemin d'une ruelle. Elle est déserte et silencieuse, seul le bruit de tes pas témoigne de ta présence bientôt rejoint par un deuxième rythme de marche beaucoup plus lourds, appuyés. Certes, ils sont synonymes d'une assurance que l'on ne peut nier, mais leur cadence opiniâtre, ces pas dépeignent la colère. Tu t'arrêtes, parfaite sculpture impassible d'une douceur hivernale. « Ça suffit, Lestrange. Sors de là. ». Ton intonation est limpide sans aucune nuance de mensonge. Elle n'est que vérité d'un calme froid qui s'enracine autour de ton cœur depuis longtemps. Cavalier de tes élans, requin de tes tourbillons, ombre de ta lumière, Renly avait toujours été acteur dans ton existence. Le revers d'une seule et même pièce mais deux chemins qui se toisent sans jamais se croiser réellement. L'amant de l'obscurité s'avance en ta direction tandis que tu te retournes pour le regarder. Ses yeux sombres te scrutent avec cette attention nouvelle et infime qui tranche avec celui qu'il est au quotidien. L'expression de son regard change lorsqu'il pose ses yeux sur toi, cela l'a toujours été et le demeure encore. « Ne m'appelle pas comme ça. ». Jure-t-il entre ses dents, la mâchoire serré. Tu as à nouveau émis une distance, un éloignement qu'il a commencé en premier mais qu'il ne supporte pas quand cela vient de toi. Il a l'impression que tu le repousses mais se prête à cette idée lorsque c'est lui qui en prend l'initiative. Jouer son jeu, ses règles est amusant un temps, mais le second temps ne prend pas, ne prend plus. « Ce sont tes règles, pas les miennes. ». Un murmure pondéré d'un sérieux qui ébranle les profondeurs de tes prunelles. Depuis des années, il a ce don d'ouvrir les portes que tu as scellé à double tour, des territoires gelés où rien ne peut s'épanouir. Il les survolent et empiètent sur ce qui ne lui appartient pas alors qu'il n'en a nullement conscience. Le sorcier lève la main gauche, cette dernière se referme brutalement pour n'être plus qu'un poing, prêt à détruire, à laisser libre cours à son ire violent. Ton corps ne bouge pas d'un pouce, tu as l'habitude de tels éclats de rage. Seulement en ta présence, le loup tente de contrôler tant bien que mal ses pulsions primaires. De vieilles compagnes qui lui suivent partout où il va, sauf en ta présence de coutume. Ressentir, c'est trahir. Trahir ce que l'on est, accuser ce que l'on réfute possible. Lui comme toi, vous êtes fait du même bois. Un bois que l'on a taillé et travaillé de manière bien distincte mais qui n'est comblé qu'une fois rassemblé. Tu représentes son échappée belle et ce d'une étrange manière. « J'ai donné ma parole à ton père, j'ai une promesse à tenir envers ta sœur. ». Il plisse les paupières, sa main s'ouvrant doucement mais certainement comme si sa colère commençait à s'effacer. Le silence s'installe, l'annonce des coups de minuit étant déjà passé. Sa main est suspendu devant ton visage, ce visage qu'il a peur de toucher par crainte de le briser. L'expression de tes traits n'a rien perdue de son impassibilité, seuls tes pupilles claires sont porteuses de messages silencieux. Il pose le bout de ses doigts sur le collier que tu portes autour du cou. Le fragment de tourmaline noire. Il sert la pierre dans la paume de sa main, une main qui dégage une certaine chaleur lorsque tu viens poser la tienne sur sa main. Contact électrique, emplit d'une sécurité feutrée, discrète. « Alors tiens les et arrête de me suivre. ». Tu tires sa main toujours fermée autour de ton collier qui se rompt avant de transplaner, ne lui laissant que l'éclat de pierre entre les mains.

Bravo, tu viens d'être validé(e) sur TPOTA! L'équipe administrative te souhaite félicitation et se réjouit que tu ais rejoint les rangs du forum! Premièrement, un petit mot sur ta fiche : phébé est magistrale, vraiment sublime et ta plume n'en parlons même pas. son calme et son intelligence, c'est juste parfait, je suis fan et je valide donc avec grand plaisir, enfin un enfant dont papa peut être fier même si elle fricotte avec le mauvais lestrange. BREF hâte de la voir en jeu. . Et à présent que tu es validé(e), tu peux dés maintenant faire tes scénarios. Nous t'invitons également à venir te recenser dans les différents registres disponibles dans cette catégorie, mais aussi à créer ta fiche de liens ici, ainsi que ton journal de bord par là. N'oublie pas également que la partie flood et jeux est le meilleur moyen de s'intégrer sur le forum. Si tu as des questions, la boite mp du staff est à ta disposition! En te souhaitant bon jeu!