Hiver 2004
Le manoir était silencieux ces derniers temps, et pour cause, la plupart des enfants Rosiers étaient maintenant à Poudlard. Auriane avait du mal à s’y faire. C’était dur de ne pas avoir quelqu’un qu’elle pouvait embêter à tout moment. Son capital câlin était proche de zéro (ses parents étaient vraiment occupés et m’avaient pas de temps pour ses gamineries) et elle s’ennuyait à mourir.
Elle était assise sur une des chaises de la grande table circulaire dans la petite bibliothèque. Plongée dans ce qui était la dernière page d’un livre sur les us et coutumes sorcières françaises qui remontait au temps où ses ancêtres étaient sur le trône.
Son précepteur avait décidé de pendre une pause qui n’en finissait plus. Il faut dire qu’il n’avait plus grand chose à lui apprendre sur les Rosier, l'histoire de la magie et les coutumes sorcières qu’Auriane ne savait pas déjà. Elle avait lu tout ce qu’il y avait à lire, Jules s’en était assuré. Il avait été de très bon conseils dans ses recommandations aux fils des ans et maintenant, même la liste qu’il venait de lui envoyer ne contenait plus que des livres de magie sur la métamorphose, les potions où les charmes.
Elle regarda autour d’elle à la recherche d’un livre qu’elle n’aurait pas encore lu. Ses yeux avisèrent d’eux même un bouquin bizarre posé sur la table à côté des notes de son précepteur. La couverture semblait fragile comme s’il s’agissait plus de papier que de carton. Et cela piqua sa curiosité, si bien qu’elle attrapa le livre avant de revenir s’asseoir sur son siège. Il était d’une taille conséquente, au moins cinq cents pages et son titre des plus simples : Les mythes de la civilisation grecque dans l’antiquité, tome I.
Une heure de lecture intensive plus tard, Auriane était certaine de deux choses :
Ce livre parlait des anciennes croyance moldus et il fallait qu’elle trouve comment se procurer le tome II.

Printemps 2005
Qui aurait cru que se procurer des livres moldus pouvait se révéler être des des choses les plus simples dans le manoir Rosier ? Et si certains domestiques avaient perdus quelques uns de leurs livres, ils les retrouveraient bientôt, juste le temps qu’Auriane finisse leurs lecture.
Ce qui avait commencé par être de la curiosité mal placé, s’était transformée en une obsession. Auriane voulait en savoir de plus en plus sur les moldus, comprendre comment ils fonctionnaient, comment ils réagissaient. Et quoi de mieux pour cela que des livres écrit par des moldus pour des moldus. Elle avait même trouvé un dictionnaire pour comprendre les mots bizarres et les machines loufoques qu’inventaient les non sorciers pour gagner du temps ou s’amuser. Il lui avait fallut quatre mois pour trouver un dessin de ce qu’était une voiture et presque autant de temps pour comprendre comment marchait cet engin. Qui aurait cru que quelques bouts de taules assemblées pouvait servir de moyen de locomotion ! Ils étaient ingénieux ces moldus ! Et plus Auriane en savait sur eux, plus elle savait comment les mépriser, n’est-ce pas ? C’était quoi l’expression déjà : « Connaît ton ennemi mieux que ne tu te connais toi même. »
Ce qui était certain c’est qu’Auriane ne se connaissait pas aussi bien qu’elle le pensait.

Hiver 2006
Quatre mois à Poudlard. Quatre mois et exactement 84 lettres envoyés par ses parents et Margot. Elle écrivait plus à ces trois membres de sa famille qu’elle n’écrivait pour ses professeurs. La première année était définitivement décevante d’une certaines manière. Passé la nouveauté de partager une chambre et de se perdre dans les couloirs, la simplicité des cours et le fait de ne plus pouvoir lire aussi librement qu’elle le faisait avant des livres moldus rendait Poudlard décevant. Alors oui, elle se faisait des amis, enfin des connaissances et elle avait Jules, Alix et Marius à porté de main. Mais Marius était à Serdaigle et elle n’était pas admise dans leur salle commune. Jules et Alix étaient tous les deux en cinquième année et même s’ils prenaient du temps pour elle, ils avaient d’autres choses à faire. Alors Auriane avait dû se montrer maligne, elle a changé pour être plus douce, gentille et tête en l'air qu’elle ne l’était en réalité. Et petit à petit elle est devenue une première année de référence chez les Serpentards. Elle aidait ceux qui en avait besoin et s’amuse comme toutes les autres filles de son âge, elle fait même des blagues à ses camarades. Cependant ça ne change rien au fait que si on retrouvait un livre moldu en sa possession elle perdrait toute crédibilité et ça c’était hors de question ! Elle était un Rosier après tout.  
En quatre mois à Poudlard elle avait aussi compris qu’en apprendre plus sur les moldus était devenu une sorte d’addiction et qu'en ce moment, elle était en pleine phase de manque. Alors elle devait trouver un moyen de lire sans éveiller les soupçons. C’est pour cela qu’elle planchait maintenant sur le livre de métamorphose de Marius. (Oui, elle était devenue très efficaces quand il s’agissait de subtiliser des livres.) Et qu’elle cherchait comment transfigurer un livre en un autre, ou du moins, juste la couverture. C’était la première étape de son plan. Ensuite elle devrait chercher comment faire en sorte que la personne qui lise de livre ne voit que le livre qu’il pense lire et pas celui qui s’y cache réellement. Bref, elle avait trouver de quoi remplir un bon bout de son temps pour les mois à venir.

Début automne 2008
Hardin Black se tenait en boxer au milieu de la grande salle, les mot « je suis une bouse de dragon » étalés le long de son torse. Auriane elle, avait un sourire satisfait aux lèvres. En trois ans, elle était devenu un petit génie de la métamorphose et des charmes. C’était son dada. Depuis qu’elle avait trouvé comment rendre ses livres moldus aussi sorcier qu’il l’était possible, elle avait été happé par les deux matières allant même jusqu’à emprunter des livres à Jules ou simplement à lui demander conseils quand les sorts étaient d’un niveau avancé. Oui, la métamorphose et les charmes étaient devenu une part d’elle aussi grande que l’était la culture moldu et sa connaissance de l’histoire des Rosiers. Et maintenant elle se servait de cette connaissance pour rendre des petits services aux personnes de sa maison. Bon d’accord dans ce cas-ci précisément, le fait que Black s’en soit prit à Luke Avery n’était qu’un prétexte pour enfin humilier Black comme il le faut. Il faut dire qu’elle n’appréciait pas vraiment Avery non plus, mais au moins il ne lui était pas fiancé lui !  
Enfin bref, le principal était qu’à présent Black se trouvait à moitié nu devant les professeurs et les élèves et qu’il ne comprenait toujours pas pourquoi toute la grande salle était pliée en deux de rire. Enfin du moins jusqu’à ce qu’il baisse les yeux vers son torse. Ses yeux s’agrandir d’un coup et plutôt que de chercher à se cacher, il fit une révérence en souriant et puis il tourna sur lui-même avant d’aller s’asseoir à la table des rouges et ors pour déjeuner. Si il y avait une chose au monde qu’Auriane Rosier haïrait toujours c’était à coup sur ce prétentieux de Black. Elle allait devoir trouver un moyen de le rayer de la carte avant d’avoir à l’épouser et tout ça en préservant la paix entre les Blacks et les Rosiers. Bon sang, elle avait du boulot pour les années à venir.

Eté 2010
Elle le tient par la main, un geste d’une familiarité certaine qui vient avec le temps. Elle le tire vers un  des couloirs les plus sombre du manoir, jetant des coups d’œil derrière elle de temps à autre. C’est bien connu, chez les Rosier, les murs ont des yeux en plus des oreilles. Ils arrivent devant une de ses immenses tapisseries qui recouvre une bonne partie du mur et la brune en attrape un pan et le remonte d’un coup brusque avant de se tourner vers le garçon qui se tient à présent derrière elle. Elle lève un sourcil et il s’approche, prudemment,  ne comprenant pas ce qu’elle essaye de lui montrer, du moins, avant d’apercevoir le montant d’une porte qui semble entre gravé dans la pierre. D’un rapide coup de baguette, la porte s’ouvre, révélant une pièce sombre.
« Lumos », la baguette d’Auriane s’illumine révélant la pièce tandis que la porte se referme dans un bruit mat.
« — Tu sais, si tu voulais m’assassiner, tu aurais dû le faire dehors. Moins de chance que l’odeur d’un corps en décomposition n’alerte les domestiques.
— Arrête de raconter des âneries, je ne t’ai pas supporté tout  ce temps pour te tuer chez moi, c’est totalement contre productif et beaucoup trop prévisible, répondit la brune faussement exaspérée alors que sa lèvre inférieure s’ourlait vers le haut.
— Et on sait tous les deux que tu es tout sauf prévisible, rétorqua le brun avec un sourire en coin, Est-ce que cela veut dire que je vais enfin avoir le droit à cet effeuillage tant attendu ? »
Un haussement de sourcil et une moue réprobatrice lui firent guise de réponse.
« — Un effeuillage ? Je me souviendrais si je t’en avais proposé un.
— Alors ça devait être dans un de mes rêves.
— Luke !
— Quoi ? Je suis un adolescent qui passe le plus grand de son temps avec une personne de sexe féminin très attractif, bien sur que je risque de rêver d’elle ! Le jeune Avery eut une pause songeuse avant de reprendre, Attend, est-ce que ça veut dire que tu n’as jamais rêvé de moi ?
— Si ! Bien sur ! Tu portais d’ailleurs un magnifique tutu rose, une vraie primadona ! Le sarcasme brut de cette réponse élargit le sourire de Luke.
— Oh ! Je savais bien que tu avais un faible pour les filles, c’est d’ailleurs pour ça que tu n’as jamais essayé de m’embrasser hein ? Et sinon, j’étais canon en nana où ?
— Hi-deuse ! Horrible ! Un cauchemar !
— Tu me brises le cœur, princesse, je ne sais pas si mon égo s’en remettra un jour.
— Si seulement c’était aussi simple de faire dégonfler ta tête, rétorqua Auriane en levant les yeux au ciel. Mais sérieusement, ajouta cette dernière en tirant le brun vers elle. Regarde ! »
Elle désigna d’un geste ample de la main une profonde bassine en pierre contenant un liquide à peine perceptible tant il était transparent.
« — Une pensine ?
— Tout juste
— Pouquoi ?
— Parce qu’il faut qu'on se connaisse pour se faire mutuellement confiance. »
L’adolescente releva le menton en un signe discret de défi sans jamais quitter Luke du regard. La pièce était toujours uniquement éclairée par la baguette de la sorcière et les ombres de leurs silhouettes dansaient sur les murs de la petite salle.
« — D’accord, accepta le brun,
— Bien !
— Parfait !
— Okay !
— Alors, qui commence ? lança Luke du tac au tac
— Moi, répondit Auriane, imperturbable. »

Automne 2010
Peut-être était-elle devenu parano, mais ce qu’elle savait c’est que si on découvrait son amour pour les choses du monde moldu sa chute serait considérable et elle arriverait à elle seule à tenir le nom des Rosier. Avant de se faire rayer de l’arbre généalogique bien entendu. La bonne nouvelle si cela arrivait, c’est qu’elle serait libre d’épouser qui elle veut et pas ce scroutt à pétard de Black. La mauvaise nouvelle,  c’est qu’elle n’aurait plus de famille, d’héritage et de projets futurs, sera sans doute relégué au fin fond des sous-sols du ministère si elle décide de rester dans le monde des sorciers et sera sans emploi si elle se décide de vivre chez les moldus. Sans compter que personne ne voudra d'elle comme épouse, à part peut-être les nés-moldus.  Donc, peut-être que l’occlumencie n’était pas une si mauvaise idée. Elle devrait aussi raccrocher des livres moldus pendant un temps mais la bibliothèque de Poudlard était assez large pour pourvoir à ses besoins en lecture (du moins ce qui restait de la bibliothèque qu’elle n’avait pas encore lu) et si ce n’était pas suffisant elle ferait un tour du côté de la réserve à la nuit tombée.
Maintenant ce qui lui restait à faire était de trouver un bon ouvrage et guide pour apprendre à protéger ses pensées. Elle avait longtemps hésité à le faire mais depuis l’épisode de la pensine avec Luke puis leur serment inviolable elle savait que si une personne était dans la confiance sans que sa vie ne soit mise en danger elle coulerait et perdrait tout ce qu’elle avait. Apprendre l’occlumencie était risqué, elle pourrait perdre une partie de sa mémoire mais c’était profitable au fait de perdre cette image de fille sang-pur parfaite. Elle était adulée par ses camarades autant qu’elle était haït par les ennemies de sa famille, des ennemies qui feraient tout pour détruire les Rosier. Alors elle devait tout faire pour protéger sa famille, même recourir à une ancienne méthode controverser pour protéger ses secrets. Et oui, peut-être le faisait-elle aussi pour elle plus qu’elle ne le faisait pour les Rosiers, mais comment était-elle sensée les protéger avec un secret si gros à la porté de toute personne qui avait apprit un tant soit peut de legilimencie. Son secret pourrait tout faire imploser de l’intérieure et c’était bien la dernière chose qu’elle souhaitait.

Début printemps 2016
La tête posée sur l’un des innombrables coussins jonchant son fauteuil,  Auriane avait un livre à la main. C’était une de ces soirées calmes, sans grand chose à faire, où elle n’avait vraiment pas envie de sortir de chez elle. La jeune femme était seule pour la soirée et elle en profitait pour dévorer un de ces bouquins moldus qu’elle cachait et appréciait en secret. Le feu de cheminée embaumait la pièce de son odeur et créait des ombres vacillantes sur le mur qui lui faisait face. La brune commençait enfin à vivre le récit et s’enfonçait doucement dans la narration lorsque l’on toqua à la porte. Trois coups secs mesurés, espacés de plusieurs secondes, puis une avalanche de coups plus rapides. Impatience. Elle ouvrit la porte pour se retrouver face un à homme brun, trempé jusqu’à la moelle, les cheveux mouillés plaqués sur son front et un sourire mi-figue mi-raisin sur les lèvres.
« — Black
— Rosier, laisse moi entrer. »
Avant qu’elle n’ai eut le temps de protester, il passa la porte, laissant une Auriane abasourdie et pétrifiée sur le pas de celle-ci.
« — Qu’est-ce que tu fais là Black ?
— Tu n’es pas contente de voir ton fiancé, mon Ange ? Le sarcasme contenu dans les deux derniers mots était suffisant pour sortir totalement la brune de sa récente stupeur.
— Fiancé ? Ha ! »
Encore du sarcasme, tout autant évident dans la voix de la jeune femme qu’il n’avait était dans les mots du sorcier. Hardin Black c’était toujours fermement opposé à leur union. Un des nombreux actes de rébellions contre sa famille qui le renierait bientôt s’il continuait sur ce chemin là. Ce qui étonnait Auriane, c’était le fait qu’on ne l’ait toujours pas brûlé de l’arbre généalogique, tant le comportement du jeune Black allait à l’encontre totale des grandes familles purs. Mais ce salaud avait un charme d’une efficacité impressionnante, assez pour avoir des amis très hauts placés  malgré son franc parlé. Ce qui évidemment, bénéficiait à tous les Black. Sans compter le fait qu’il était fiancé à Auriane depuis la naissance, et que renier Hardin revenait à remettre en question une alliance profitable entre deux grandes familles.
« — Je te pose la question une dernière fois Black, qu’est-ce que tu fais chez moi ? »
Hardin s’était assis par terre, en face du feu, et était à présent adossé contre les quelques coussins qu’Auriane avait jetés sur le sol, plus tôt dans la soirée.
« — Ton appartement était le plus proche,
— Prends moi pour une idiote oui, tu aurais pu transplaner !
— Ça aurait été moins drôle.
— Est-ce que tout ce que tu fais dois être drôle ? »
Le ton de la jeune femme montait. Hardin était sa bête noire. Ils ne pouvaient pas être plus opposés. Et alors que d’habitude elle arrivait à conserver un sourire et à cacher ce qu’elle pensait réellement pour les personnes qu’elle ne pouvait voir en peinture. Ce Black était l’exception à la règle. Il l’agaçait tellement qu’elle en arrivait à briser tous les masques qu’elle portait et à révéler ses vraies émotions. Et Auriane le haïssait pour ça encore plus qu’elle ne le détestait pour son allégeance politique et pour sa manière de tout prendre à la légère et quand même parvenir à charmer son monde. Elle lui jalousait son charisme naturel et cette manière qu’il avait d’annoncer son opinion en se fichant des conséquences. Oui, Hardin Black était la dernière personne qu’Auriane aurait voulu pour fiancé et elle avait été soulagée autant que piquée au vif d’apprendre que le Black partageait ce sentiment là.
« Non » La réponse était un murmure, suffisamment fort cependant pour faire sortir la jeune femme de ses pensées. Elle du se mordre la lèvre pour éviter de répondre par un « bien sur » tout ce qu’il y a de plus sarcastique et se contenta de soupirer avant de s’asseoir sur le canapé, ses genoux à quelques centimètres seulement de la tête du grand brun.
Ce fut un miaulement qui rompit le silence installé depuis peu, un silence confortable qui maintenant qu’il était brisé rendait Auriane très mal à l’aise.
« — Tu as amené un chat avec toi ?
— Un chaton, je l’ai trouvé sur la scène de crime tout à l’heure, il était tout seul.
— Donne le moi, exigea la brune »
Hardin tira sa cape sur le côté pour révéler une petite boule de poils blanche.
« Fais attention, c’est un sauvageon, il m’a fallut une heure pour qu’il accepte de me laisser le toucher sans me griffer. C’est pour ça que je suis trempé » informa-t-il.
La sorcière tendit une main lentement et caressa le crâne du félin avec le bout de son index avant de faire glisser celui-ci vers le petit cou du chaton et de le gratter tendrement provoquant le ronronnement satisfait de la petite bête. Elle approcha alors sa deuxième main pour le prendre et  ramena le chat contre elle en le déposant sur ses genoux. Auriane joua avec le petit félin pendant un bout de temps le faisant ronronner d’abord puis miauler quand elle arrêta ses papouilles. Ce petit son fut suivit du rire de la jeune femme qui renversa sa tête en arrière. Un rire qui surprit les deux sorciers de la pièce tant il était impulsif et joyeux.
« — Qu'est ce qui est si drôle ?
— Il semblerait que ce petit chaton préfère les serpents aux griffons, c’est un choix particulier pour un félin.
— Peut-être que le serpent en question à plus de sang chaud qu’il ne voudrait bien l’admettre. »
En disant ça, Hardin avait le regard rivé sur le livre délaissé posé sur la table basse. La couverture était visible, autant que le nom moldu de l’auteur. Putain. Le sourire qu’arborait Auriane à peine quelques secondes plus tôt avait totalement disparut, délaissé pour un visage fermé et inexpressif. Hardin Black avait encore une fois percé une ligne dans ces défenses et la sorcière n’appréciait vraiment pas ça. En fait, elle haïssait ça. Elle le haïssait !
« — Tu devrais partir. C’était un ordre plus qu’une suggestion.
— Auriane, son ton était conciliant, comme s’il y avait un moyen de trouver un compromis. Il soupira avant de continuer mais c’est d’une voix froide et atone que la brune lui coupa la chique, toute prétention de bonne manière disparut,
— Tu m’as entendu, prends ton chat et fou le camp de chez moi Black ! »
Elle lui tandis la petite bête d’un geste brusque avant de se lever pour lui ouvrir la porte. Elle ne voulait plus de lui ici, elle n’avait jamais voulu de lui ici, pas quand il arrivait à détruire en quelques minutes cette façade qu’elle avait mise des années à construire. Arrivé à sa hauteur Hardin s’arrêta pour lui tendre le chaton.
« — Garde-le, il t’apprécie plus qu’il ne m’appréciera jamais.
— Non ! Une interjection brute et définitive.
— Si Auriane, prends le, d’accord ? Arrête de faire ta tête d'hipogriffe un instant, tu sais très bien qu’il sera mieux ici qu’il ne sera chez moi avec mon emploi du temps d’Auror.
— Non !
— Auriane !
— Non, Black, dégage de chez moi et ne revient plus jamais. Si tu penses qu’un malheureux chaton réglera des années de mésentente tu te mets le doigt dans l’œil. Et tu ferais mieux de déguerpir avant de me pousser à bout, crois moi, tu ne veux pas me mettre en colère, mon amour. Les derniers mots avaient été prononcés d’une manière tellement doucereuse qu’Auriane fut ravie de voir la grimace sur le visage du sorcier.  »

Le lendemain matin, en sortant de chez elle, la brune trouva un panier en osier au pied de sa porte. Il était remplit de couverture et surtout elle pouvait clairement voir la tête endormie du petit chaton. Une carte était épinglée au panier :

Mon Ange,
Le petit monstre n’a pas arrêté de te réclamer et comme tu peux le voir j’ai cédé à ses petits miaulements et à ses grands yeux innocents. Prends ça comme un entraînement pour nos futurs enfants, il me semble que tu en as bien besoin,
Hardin.

Le salaud ! Il avait osé ! Cette excuse pour un sorcier devait toujours avoir le dernier mot ! Elle le haïssait !