⤜ l'oiseau en cage ...
Agenouillée sur l’alcôve rendue confortable par un épais coussin, elle regarde par la fenêtre les nuages qui filent sous ses yeux, tentant en vain d’en suivre un jusqu’à ce qu’il disparaisse de son champ de vision. A ses côtés gît un livre ouvert, bien vite délaissé par la jeune fille qui, comme à son habitude, avait préféré la fenêtre.
«  Oh comme celui-ci file vite ! Il ressemble un peu à un serpent ne trouvez-vous pas ? » La question ne s’adresse à personne particulier. À vrai dire, la petite bibliothèque du manoir londonien aurait pu être vide qu’elle ne l’aurait remarqué. Une voix lui répond toutefois, acariâtre, cassante « Aurora, cessez donc vos enfantillages et retournez à votre livre » . Perdue dans ses songes, elle ne s'exécute pas, jamais du premier coup quoi qu'il en soit, son entêtement et son dédain des études faisant le malheur de sa mère et de ses gouvernantes. « Comme cela doit être fantastique d’être un oiseaux ! Se laisser porter par le vent, au-dessus des nuages ! Pour sûr c'est ce que j'appelle la liberté ! » La liberté, son interlocutrice roule les yeux. Cet enfant-ci est certainement très adepte de ce concept dont elle ne maitrise pas la définition, l'employant à tout vas dès que viennent à peser sur ses épaules quelques obligations. « Combien de fois vous a-t-on dit de ne pas employer des mots dont vous ne connaissez pas le sens, mademoiselle ? Elle se renfrogne et fais enfin fais face à la gouvernante « Je sais ce que signifie la liberté ! Ça veut dire pouvoir faire tout ce que l'on veut ! Même quand on porte le nom d'une grande famille ! » Elle n'en démord pas, la gamine, on lui rabâche sans cesse qu'elle descend d'un noble et fière lignée de sorciers, qu'elle se doit de se montrer à la hauteur de cet héritage, qu'elle ignore encore être disséminé aux quatre vents. On lui répète matin et soir d'enfin être une véritable Bulstrode. « Cessez donc de rêver et étudiez votre solfège ! » La réprimande la blesse au plus profond d'elle-même, fierté démesurée, elle fronce les sourcils et descend de son perchoir pour faire face à la gouvernante à l'air revêche. Elle n'oublieras pas cette offense, déjà elle rumine et songe à quelques moyens de se venger.  
Elle baisse les yeux au sol toutefois, elle sait ce qui l'attend si elle ne capitule pas de suite. Une confrontation avec cet homme qu'elle n'aime guère et que tous lui rappelle sans cesse d'appeler "père". Elle murmure quelques plates excuses et fait mine de se replonger dans son livre de solfège pour mieux le balancer négligemment de nouveau quand la sévère femme lui tourne le dos. Elle entend la porte de la bibliothèque se fermer, alors elle tente sa chance et se faufile en dehors de l’oppressante salle.
Alors qu’elle courre dans les couloirs en direction de la porte d'entrée, échappatoire ô combien interdite et mystérieuse ! une petite voix suraigüe la stoppe dans son élan « Maitresse Aurora ». Effie, la vieille elfe de maison de la famille s'incline devant l'enfant déstabilisée par cette soudaine apparition. Elle se mord la lèvre inférieure d'un air contrit, la présence d’un elfe dans les couloirs n’était guère prévu dans son plan d'évasion, composé à la dernière minute. L’elfe, malgré sa condition, est loi d'être stupide, sans aucun doute connait-elle les vilaines manies de "Maitresse Aurora" aussi bien que les autres habitants de la maison. Aurora, fait elle tourner ses neurones à plein régime, et là voilà qui déjà invente une excuse justifiant sa présence dans le couloir alors que sa leçon de musique devrait la tenir occupée. «  Mrs Hills a trébuché sur un tapis. C’était une bien méchante blague de ma part mais elle n’a rien de grave, je vais lui chercher un verre d’eau pour me faire pardonner … Mais puisque tu es là, vas donc lui apporter le verre d’eau toi-même pendant que je retourne la voir. Et ne dit rien à personne ! Je m’en veux terriblement, c’est une punition suffisante ne trouves-tu pas ? »
L’elfe s’incline suite à sa tirade et elle n’attend pas son reste. Faisant mine de remonter vers le lieu d’où elle venait de s’échapper, elle emprunte un couloir adjacent avant de se précipiter de nouveau vers la tant désirée porte d'entrée.
L'appel de la ville grouillante de vie au dehors est trop tentant ! Jamais elle n'en a foulé les pavés que sous étroite surveillance. Se limitant au chemin de traverse, ces rares balades ne lui suffise plus. Elle ne connait que trop bien les opinions des gens "de son rang" sur les moldus mais la curiosité est bien trop grande. Rien qu'un jour, juste une après-midi, elle repousse les interdit et s'aventure dans sa ville de résidence, cette grande inconnue.
Alors qu'elle foule les pavés humides de la capitale, la mémoire de l’elfe se rappelle à sa mémoire : quelles sales petites créatures que ces elfes de maison tout de même ! Sans aucun doute devrait-elle s’apitoyer sur le sort de la créature quand la découverte de sa disparition se répandra,  telle une trainée de poudre, au sein du manoir. Mais ses grands idéaux ne touchent guère cette tranche de la population. Voilà au moins une des leçons qu'elle avait retenue.

⤜ ... rêvera des nuages
Son refuge, son sanctuaire. Jamais elle n’aurait pensé utiliser ces mots pour qualifier les humides toilettes du deuxième étage de l’imposant château. Sans aucun doute certains diraient que sa place ne pouvait se trouver qu’en cet endroit. Bulstrode, déjà son patronyme avait été trainé dans la boue avant qu’elle ne naisse, mais le destin n’en est pas resté là. Dernière née d’un père fou à lié, elle avait cru pouvoir réparer d’une quelconque manière que ce soit les pots cassés à Poudlard. « Marche toujours la tête droite, fièrement, et fais attention à tes fréquentations, nous ne pouvons pas nous permettre d’autres scandales … ». De bien cruels conseils à prodiguer à une enfant apeurée de onze ans en réalité. Arrachée à cette cage qu’elle croyait dorée, mais s’étant révélé d’un matériau bien moins noble. On lui avait toujours appris à dépenser avec parcimonie, à faire attention à ce qui lui appartenait. De simples recommandations pleines de sens, pensait-elle, les autres sangs-purs qu’elle devait inexorablement côtoyer dans les couloirs de l’école de sorcellerie lui avait vite appris la nature de telles recommandations.
Elle avait vu en ce nouvel enfermement, dans un château cette fois-ci, une échappatoire, elle n’y avait trouvé que de nouvelles obligations et des bourreaux. Elle avait encaissé, sans broncher, serrant les dents, épongeant les remarques désobligeantes, les balayant d’un revers de main sans jamais réellement les oublier. Elle avait cru pouvoir se définir par autre chose que ce soit disant précieux patronyme qu’elle arborait et qui régentait déjà son existence, elle avait voulu oublier d’où elle venait mais les autres ne lui avaient pas donné cette chance.
Elle ne connaissait ni la réserve ni la modération, directe et honnête, elle arborait l’emblème du lion sur sa poitrine mais n’était en réalité qu’un lionceau faisant ses premiers pas dans un monde infesté de requin.

Assise sur le rebord d’un lavabo humide, elle tente de faire le compte des insultes et autres brimades encaissées au cours de ces quelques années. Impossible de tenir le compte, elle même tentait parfois de les faire disparaître. Gonflant la poitrine et faisant mine de parader quand elle croisait dans les couloirs ses ainés. « Elise ne ce serait pas laissé faire » pense-t-elle honteusement. Sans aucun doute Elise l’aurait-elle défendu si elle avait eu vent des difficultés de sa cadette, mais cette dernière est trop bien fière, entêtée elle n’a jamais accepté l’aide de quiconque et ne commencerait sûrement pas aujourd’hui. Aujourd’hui, l’offense de trop, ce n’est plus l’orgueil qui est froissé, c’est le cœur qui est brisé et la tête, furieuse, de s’être ainsi faite manipuler par autrui, bien évidemment, mais aussi par ce traitre de palpitant. C’est comme un déclic, un voile blanc qui se déchire en elle, révélant une facette de sa personnalité qu’elle n’avait encore jamais découverte. Un moyen de faire face, se rend-t-elle compte. Car jamais plus elle ne pourrait réellement redevenir la candide rêveuse qu’elle était encore il y a une demi-heure. Désormais il lui faudrait affronter le regard de ses pairs après cette énième humiliation, mais surtout il lui faudrait dorénavant savoir donner le change.  

Bravo, tu viens d'être validé(e) sur TPOTA! L'équipe administrative te souhaite félicitation et se réjouit que tu ais rejoint les rangs du forum! Premièrement, un petit mot sur ta fiche : j'ai adoré, aurora est très touchante ! la pauvre avec son coeur brisé, quel vilain qui lui a fait ça . J'ai hâte d'en lire plus au travers de tes rp . Et à présent que tu es validé(e), tu peux dés maintenant faire tes scénarios. Nous t'invitons également à venir te recenser dans les différents registres disponibles dans cette catégorie, mais aussi à créer ta fiche de liens ici, ainsi que ton journal de bord par là. N'oublie pas également que la partie flood et jeux est le meilleur moyen de s'intégrer sur le forum. Si tu as des questions, la boite mp du staff est à ta disposition! En te souhaitant bon jeu!